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Chronique de l'année 2010

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Publié le samedi 08 janvier 2011 - 09h49


Un des faits marquants de l'année 2010 aura été l'intérêt renaissant des pouvoirs publics pour l'agroalimentaire. Alors que l'Alimentation rentrait de nouveau expressément dans les attributions du ministère de l'Agriculture, Bruno Le Maire a multiplié les actions à l'égard du secteur : création d'un Comité stratégique de l'Agroalimentaire, rapport sur la compétitivité des IAA confié à Philippe Rouault, lancement d'un Observatoire économique des IAA, Programme national de l'Alimentation... Cerise sur le gâteau, la contractualisation prévue par sa Loi de modernisation agricole a reçu la bénédiction de la Commission européenne qui envisage de l'appliquer dans le domaine du lait.

Au-delà de ces initiatives générales dont l'impact ne sera mesurable qu'à moyen terme, le ministre n'a pas non plus ménagé ses efforts sur certains dossiers sensibles. Par exemple en encourageant fortement l'interprofession laitière dans les deux accords sur les prix intervenus durant l'année (fin mars et mi-août). Egalement en intervenant dans le conflit qui opposa les éleveurs bovins au groupe Bigard. Ou en pesant pour qu'une solution s'impose, enfin, sur le dossier Entremont.

La réorganisation laitière se poursuit

La reprise d'Entremont par Sodiaal, longue et laborieuse, et la mise en vente des 50% que détient PAI Partners dans Yoplait ouvrent de nouveaux horizons à l'industrie laitière française. 2011 devrait apporter une réponse à la question Yoplait : Lactalis, Nestlé, General Mills ou encore un autre ? Et Sodiaal parviendra-t-il à préserver sa participation ? L'an dernier, peu d'opérations sont intervenues dans le secteur en France, à l'exception de la reprise de Savoie Yaourt par Alsace Lait et des cessions issues de la dissolution de l'URCVL.

Les opérations du secteur laitier ont d'ailleurs fortement contribué à la poursuite de l'augmentation du périmètre coopératif : +5% l'an dernier dans son ensemble, soit 2,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires supplémentaires. Et ceci ne rend pas compte des mouvements internes à cet univers, comme la constitution de Triskalia autour de Coopagri Bretagne ou le projet de fusion en cours entre Eurial et le Glac.

L'international a été l'occasion de quelques opérations laitières d'importance. Lactalis a amplifié ses positions en Espagne (Sanutri, Forlasa et, surtout, Puleva), tandis que Danone s'offrait le leader américain du "frozen yogurt", Yo Cream, et que Yoplait reprenait Liberté, leader canadien du yaourt biologique. Sans oublier la prise de contrôle par Danone du groupe russe Unimilk, le français se désengageant alors de Wimm-Bill-Dann dans lequel PepsiCo s'est engouffré, confirmant sa nouvelle ambition dans le secteur laitier.

De nombreuses opérations de taille modeste

Dans la viande, on notera surtout la reprise de quatre usines Bigard par Terrena ou la fusion d'Orléans Viande et de Forez Porc dans Tradival. Côté volailles, on retient la constitution des Fermiers du Sud-Ouest par Maïsadour, repreneur des Fermiers landais, et Terrena. Sans oublier le report de l'émission obligataire de 400 millions d'euros auquel a dû se résoudre le groupe Doux, malgré l'assurance dont il ne cesse de témoigner quant à son redressement.

Dans la charcuterie, les opérations ont surtout été le fait de rapprochements d'entreprises de taille modeste, si ce n'est la reprise de Moroni par le groupe Aoste. De même en traiteur, le rythme des acquisitions s'est accéléré : Martinet et La Belle Henriette, Norac et Speedwich, Alliance et Normandie Plats Cuisinés, Salés Sucrés et Brindélices, Biolea Frais et Kambio...

Le secteur des surgelés a également connu une assez forte activité : regroupement de Delmotte et de Martine Spécialités dans l'Européenne des Desserts, intégration d'Atlantic Alimentaire dans Comigel, cession des activités surgelés de Brossard à Alfesca, cession de Cobral par Duc à la Cecab, cette dernière cédant ses activités de légumes surgelés à Pinguin Lutosa, reprise des glaces Rolland par R&R Ice Cream. On remarque d'ailleurs que les plus importantes acquisitions sont le fait de groupes étrangers.

Un intérêt accru des investisseurs étrangers

Phénomène qu'on retrouve dans d'autres secteurs. En épicerie, Thaï Union Frozen Products a acquis Petit Navire, un intérêt asiatique pour le Vieux Continent que n'a finalement pas confirmé le chinois Bright Foods, un temps sur les rangs pour reprendre Cadbury toujours en vente. Ce que n'est plus le groupe Poult, faute d'offre de reprise suffisante. IK Investment Partners (ex-Industri Kapital) a repris Snack International, tandis que l'allemand Krüger est entré au capital de Nutrial (Banania). Sans oublier quelques opérations majeures, franco-françaises cette fois : reprise de France Champignon par Bonduelle, de Quartier Français par Tereos, de Materne Mont Blanc par LBO France, d'Hero France par Charles Faraud.

En boissons, c'est aussi un britannique, Britvic, qui s'est emparé de Fruité Entreprises... Mais Danone a démenti les rumeurs de vente de sa branche eaux à un japonais. Par contre, le groupe s'est associé avec Chiquita, association dont la première opération aura été la reprise des smoothies Immédia. Reste le cas de Belvédère, en butte à des déboires juridico-boursiers et qui ne s'est toujours pas dessaisi de Marie Brizard. En bière, la Brasserie de St-Omer a repris les Brasseurs de Gayant. Mais c'est surtout en vins que les regroupements se sont poursuivis : Castel a repris Barton & Guestier, Alliance Champagne les champagnes Montaudon - les champagnes de Rémy Cointreau sont sur le marché -, Verdoso Industries a repris Henri Maire, Jeanjean a absorbé Laroche dans AdVini...

En dehors des opérations interentreprises, 2010 restera sans doute comme l'année de la reprise des exportations agroalimentaires : l'excédent français s'est rétabli de 70% sur les neuf premiers mois de l'année. Plus symboliquement, l'Histoire retiendra peut-être l'inscription par l'Unesco du repas gastronomique des Français au patrimoine culturel immatériel de l'humanité.

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