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Publié le vendredi 06 janvier 2017 - 12h30
Le temps des grandes concentrations n'est toujours pas revenu dans l'agroalimentaire français. En excluant la reprise de Doux par Gastronome (Terrena l'avait annoncée en 2015), la plus importante opération de l'année dernière aura été l'absorption par Bel du groupe MOM (ex-Materne-Mont Blanc, 362 millions d'euros de chiffre d'affaires).
Après Terrena, les groupes coopératifs sont toutefois restés assez actifs en 2016 (voir RIA News n° 641), comme en témoignent le développement d'Arterris en viande ovine, avec le rachat d'Ovimpex et de Dufour Sisteron, ou la fusion décidée entre Sicarev et Sicavyl, toujours dans la viande. Notons aussi l'acquisition de Guilloteau ainsi que des Toqués du Fruit par Agrial ou la reprise des camemberts Réaux et des glaces Pedone par Maîtres Laitiers du Cotentin.
Mais en dehors des coopératives, peu d'opérations majeures se sont produites. Après MOM, la plus importante aura été la cession par Mondelez de certaines de ses marques françaises (Poulain, Carambar, La Pie Qui Chante...) à Eurazeo. Sinon, Lactalis a repris Graindorge (du camembert encore), Œufs Nord Europe, Cocorette, ou encore, Norac, l'intégralité des Goûters Magiques auparavant partagés avec Galapagos. Par ailleurs, la famille fondatrice a repris les conserves Christ au groupe Reitzel.
En comparaison, l'appétit des groupes étrangers pour les actifs français se maintient à un niveau plutôt élevé. En volailles, le néerlandais Plukon vient de reprendre Duc, tandis que son compatriote Wegdam Food Link tente à son tour de sauver Tilly Sabco. L'italien Campari s'est offert Grand Marnier, l'irlandais C&D Food a repris Continentale Nutrition à Alandia, le néerlandais Wessanen s'est développé avec Ineobio, l'espagnol Ebro avec Celnat, le suisse Elsa a intégré Idhéa.
Réciproquement, les Français ont signé quelques avancées hors de l'Hexagone, à commencer par Danone avec la reprise, toujours en cours, de l'américain WhiteWave. En dehors de cette opération de grande ampleur (3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires), on remarque Europe Snack qui a fusionné avec le britannique Kolak, Poult qui a repris le néerlandais Banketgroep ou Lactalis qui s'est développé en Inde avec Anik. Plus modestement, Florette (Agrial) s'est étoffé au Royaume-Uni avec Axgro Food, Labeyrie a racheté Père Olive et King Cuisine, déjà sous pavillon français d'ailleurs...
Sinon, quelques dossiers restent en suspens en ce début d'année, comme Ferrero qui s'est porté acquéreur des biscuits Delacre auprès du turc Yildiz, qui pourrait se dessaisir également de BN. Mais c'est surtout le sort de Financière Turenne Lafayette qui questionne après le décès de Monique Piffaut, tant cet ensemble de PME qu'avaient rejoint l'an dernier Luison et Som'Baker s'avère pour le moins fragile.
Au-delà des opérations interentreprises, on attend cette année le dénouement de l'expérimentation des systèmes d'étiquetage nutritionnel qui a suscité un débat parfois violent, alors que l'indication de l'origine des viandes et du lait dans les produits transformés est entrée en application en France. L'influenza aviaire a fait son retour en fin d'année. Parallèlement, la question du bien-être animal commence à s'imposer de plus en plus, favorisant au passage la tendance émergente du végétal.
Sur le plan économique, la controverse récurrente entre l'industrie agroalimentaire et la grande distribution se serait plutôt apaisée, bien que la guerre des prix se poursuive et amplifie les difficultés rencontrées par certains secteurs − laitier en tête − malmenés par la volatilité des cours des matières premières. Reste enfin le problème des exportations agroalimentaires françaises : après une timide reprise en 2015, elles sont redevenues légèrement négatives en 2016. Le contexte tant national qu'international n'est donc pas spécialement porteur : il oblige précisément les entreprises à faire montre d'imagination.
Bonne année 2017 à tous nos lecteurs !
Vendredi 17 novembre 2017
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