Sodebo parie plus que jamais sur l’intégration

Partie d'une usine de charcuterie construite en 1973, Sodebo s'étend aujourd'hui sur 120 hectares à Saint-Georges-de-Montaigu, en Vendée, avec pas moins de neuf sites de production différents (pizzas, sandwichs, salades, etc.). C'est le résultat du choix de limiter l'ampleur des usines à « une taille humaine » et surtout d'un pari fondé sur l'intégration. À contre-pied de la tendance, l'entreprise n'hésite pas à internaliser les fonctions (une centaine de métiers à ce jour) dès que cela s'avère économiquement possible : cela va d'un atelier de fabrication de machines jusqu'aux six jardiniers chargés de l'entretien des espaces verts, en passant par un récent atelier de plasturgie pour les emballages ou le laboratoire d'analyse qui fait actuellement l'objet d'une nouvelle construction.

Alors qu'elle est depuis longtemps focalisée sur le traiteur, Sodebo a non seulement conservé sa charcuterie mais aussi développé un autre outil de fabrication de « matières premières ». Ainsi, l'industriel assure lui-même 72 % de ses besoins : pains, pâtes, sauces, légumes et salades, découpes de fromages, cookies pour les coffrets Salades & Compagnie ainsi que tout récemment œufs durs. La puissance de l'entreprise lui permet en effet de générer des séries suffisantes − elles se chiffrent en dizaines de millions d'unités − pour que le modèle soit compétitif, tout en assurant la maîtrise de ses produits et en limitant ses risques de ruptures.

Leader du marché du traiteur, dont elle détient 11,3 % du chiffre d'affaires, Sodebo a enregistré 425 millions d'euros de chiffre d'affaires, avec 2 000 salariés environ, en 2015. Sa politique d'innovation a notamment été couronnée par le succès de Salade & Compagnie, tandis que Mon Atelier Salades ou la Pizza Crust, à bords gratinés, seraient en train de suivre le même chemin. Son service R&D vient d'être renommé Innovation et Développement, avec près de trente personnes occupant 1 500 mètres carrés, et regroupé avec les services marketing et communication.

Il prolonge encore à de nouveaux métiers cette stratégie d'intégration, avec un hall pilote pour les essais, un « studio conso » équipé de sept caméras ou un « design center » chargé d'imaginer des packagings à la fois en phase avec les attentes des consommateurs et aptes à bénéficier d'une protection juridique en termes de propriété industrielle. Les dernières innovations sont le fruit de cette politique, combinant génération d'idées en interne − favorisées par un environnement digne des start-up les plus avant-gardistes − et confrontation avec les consommateurs, dont 1 500 sont réunis dans une communauté digitale qui a déjà été sollicitée une vingtaine de fois depuis un an.