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Publié le vendredi 16 septembre 2016 - 11h34
La diffusion de l'émission Cash Investigation sur France 2, mardi soir 13 septembre, était attendue avec une certaine fébrilité. Catherine Chapalain, directrice générale de l'Ania, l'avait anticipée dès lundi en diffusant une tribune révélant les coulisses de sa propre interview. De fait, le ton de l'émission est apparu immédiatement à charge : « business contre santé », « la vérité, les industriels de l'agroalimentaire, c'est pas vraiment leur truc », « les preuves d'une stratégie planétaire où tous les coups sont permis »...
L'essentiel du magazine était consacré à l'incorporation de sel nitrité dans les charcuteries et à son lien − incontestable aux yeux des auteurs − avec certains cancers. Après des images tournées chez Fleury Michon puis un entretien avec Arnaud de Belloy, patron d'Herta, une part importante du reportage était consacrée à la manière dont le lobby américain de la viande aurait étouffé toute velléité politique d'intervenir sur cette question. Ce, notamment, en revenant sur l'affaire des hot-dogs Oscar Mayer, marque de Kraft alors détenu par Philip Morris, qui lui aurait fait profiter des méthodes inventées pour défendre le tabac en semant le doute sur certains travaux scientifiques.
Car, au-delà des nitrites, c'est le lobbying des industriels qui était dénoncé, particulièrement dans son intervention sur la question de l'étiquetage nutritionnel. Prenant fait et cause pour le système 5-C promu par le professeur Hercberg, l'émission entendait démontrer comment l'Ania aurait phagocyté des amendements parlementaires, puis l'organisation des tests des quatre systèmes finalement sélectionnés. Robert Volut, président de la Fict invité sur le plateau aux côtés de Serge Hercberg, a dû batailler ferme pour défendre une vision moins complotiste du secteur.
Malgré ses enchaînements déductifs assez précipités, quel sera l'impact de cette émission qui a attiré plus de 2,7 millions de téléspectateurs (soit la troisième part d'audience, avec 13,3 %) ? Influencera-t-elle la décision finale sur le choix du système d'étiquetage ? Les couleurs du 5-C reprennent le dessus malgré le caractère « stigmatisant » que lui reprochent non seulement les industriels, mais aussi à leur manière les distributeurs et, même, le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, Stéphane Le Foll. Les charcutiers vont devoir scruter leurs ventes, après la puissante charge reçue par leurs produits, jambon en tête. Ils ont en mémoire les affres du saumon après un reportage diffusé il y a trois ans par Envoyé Spécial sur « un business en eaux troubles ».
Lire aussi : la réponse de l'Ania à Cash Investigation.
Vendredi 17 novembre 2017
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