Risques de tension sur le marché mondial des céréales et des oléagineux

Considérant les inondations qui sévissent dans l'est de l'Australie, Agritel estime que : "la France pourrait ne plus avoir de disponibilités [Ndlr : à l'exportation] en blé de qualité meunière dès la fin du mois d'avril 2011" et "que la situation deviendrait extrêmement tendue sur les mois de mai et juin, en attendant la récolte prochaine".

"Depuis plusieurs semaines maintenant l'est de l'Australie subit des inondations notamment sur le Queensland, le New South Wales et la région de Victoria. Ces trois régions représentent à elles seules 42 % de la production de blé et 75 % de la production de colza au niveau national", note la société de consiel spécialisée dans la gestion du risque de prix dans le secteur agroalimentaire et agro-industriel.

"Si la production de blé s'affichera probablement autour de 24 millions de tonnes, contre 23 millions l‘an passé, ce sont les aspects qualitatifs de cette récolte qui posent problème. En effet, l'Australie est un acteur majeur sur la scène internationale avec environ 15 millions de tonnes exportées chaque année, or les pluies ont sérieusement dégradé la qualité des céréales.

Dans un contexte déjà tendu sur la scène internationale, les cours des blés de qualité meunière pourraient en 2011 être les plus hauts de l'année 2008, soit près de 300 €/tonne".

Agritel ajoute "qu'au rythme actuel des exportations, la France pourrait donc ne plus avoir de disponibilités dès la fin du mois d'avril 2011 et la situation deviendrait extrêmement tendue sur les mois de mai et juin, en attendant la récolte prochaine".

En colza, l'Australie est le deuxième exportateur mondial avec 1,5 million de tonnes exportables, sur une production qui était estimée à 2,5 millions de tonnes il y a encore un mois.

"Pour faire face à la sécheresse de l'été dernier en Russie, les opérateurs européens espéraient importer 700 000 tonnes de colza origine Australie. Compte tenu des pluies actuelles concentrées sur la principale zone de production du pays, il est probable que seulement 50 % des 700 000 tonnes escomptées seront disponibles !"

"Nous nous orientons donc en ce début d'année 2011 vers une poursuite de la hausse des cours des matières premières agricoles, hausse alimentée également par la demande chinoise qui ne faiblit pas et par les craintes de sécheresse qui se profilent maintenant sur l'Argentine, conséquences de l'effet climatique connu sous le nom de «la Nina»", conclut le cabinet conseil.

Pensez-vous pouvoir répercuter la hausse des matières premières auprès de vos clients ?
Participez à notre sondage, en cliquant ici !