Emmanuel Macron a-t-il annoncé la fin de la guerre des prix ?

Le ministre de l'Économie s'est invité la semaine dernière dans les négociations commerciales qui s'ouvrent. Avertissant que les services de la DGCCRF allaient procéder à des contrôles avant même la conclusion des contrats, il a annoncé la mise en place d'une mission indépendante pour évaluer ces négociations. En outre, il s'est inquiété de la guerre des prix, qui semble se poursuivre, nonobstant les quelques signes qui suggéreraient son adoucissement.

L'Ania s'est aussitôt félicitée de cette prise de position nouvelle, Bercy accordant par tradition la primauté à la lutte contre l'inflation. Insistant de nouveau pour que les sanctions éventuelles soient suffisamment « dissuasives pour éviter le passage à l'acte », elle précise par ailleurs que « les fournisseurs n'ont aucun intérêt économique à ce que leurs clients paient des amendes ».

De leur côté, Georges Plassat (Carrefour) et Serge Papin (Système U) en ont également appelé à la fin des hostilités sur les tarifs. Et même Michel-Édouard Leclerc s'est montré relativement mesuré sur la question, tout en stigmatisant « le discours type de la DGCCRF » dans les propos d'Emmanuel Macron.

Alors que les accords signés entre la Feef et la FCD commencent à se déployer (récemment avec Auchan) et que cette même FCD a engagé un partenariat avec Coop de France, Jean-Philippe Girard, président de l'Ania, se montre toujours circonspect : « Je ne signerai pas un chèque en blanc à la grande distribution. Si les négociations 2016 se terminent bien, alors je m'engage à formaliser un partenariat ambitieux avec nos grands clients. »

De fait, la déflation semble perdre légèrement en intensité : - 1,3 % sur la dernière période close au 6 septembre, selon Nielsen, soit 0,2 point de moins que pour les deux périodes précédentes et 0,3 de moins qu'au mois de juin. Selon l'Insee, l'inflation alimentaire est même repartie : + 0,8 % en glissement annuel à fin août, mais surtout en raison d'une forte hausse des fruits et légumes frais. Reste à savoir si les concentrations à l'achat de la grande distribution auront pour effet de geler les positions plutôt que d'exacerber la concurrence.

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