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Publié le jeudi 10 décembre 2015 - 18h03
Tout en s'accommodant de la fin programmée des quotas en 2017, la filière sucre française traverse cette période transitoire avec certaines interrogations. Après avoir initié des augmentations de surfaces de culture betteravière pour doper leur production (voir RIA News n° 496), les sucriers ont choisi de les faire diminuer de 5 % l'an passé en raison du volume excessif des stocks européens.
Avec une récolte 2015 pénalisée par les caprices météorologiques, la production de sucre devrait donc diminuer cette année, en sorte que les sucriers — du moins Tereos et Cristal Union — ont annoncé... une reprise des surfaces l'an prochain, sans doute de l'ordre de 5 %. Les stocks sont revenus à un niveau normal et les cours semblent amorcer une reprise : le moment propice donc pour préparer l'ouverture imminente des marchés mondiaux.
Mais la filière — pourtant caractérisée par une des organisations les plus efficaces de l'agroalimentaire national — aborde cette échéance dans une tension croissante. Tereos a fait des avances sans équivoque à Cristal Union, que ce dernier a rejetées avec la même franchise (voir RIA News n° 563). Résultat : Tereos a claqué la porte du Syndicat national des fabricants de sucre pour faire bande à part au sein des interprofessions.
Autre point délicat : les relations avec les planteurs, même si ces derniers sont également coopérateurs chez leurs propres clients. La CGB (Confédération générale des planteurs de betterave) insiste sur la nécessité d'instaurer un nouveau contrat-type qui garantisse une répartition équilibrée du prix du sucre pour compenser la perte du prix minimum. Pour l'heure, les sucriers se retranchent derrière Bruxelles, qui devra admettre cette exception au droit communautaire sur la concurrence. Objectif : éviter les errements qui affectent le secteur laitier depuis la libéralisation du marché. Après deux campagnes sans supplément de prix, les betteraviers vont accuser une diminution de leurs recettes et la CGB craint une démotivation chez certains d'entre eux, tentés par d'autres cultures. Or la nécessaire conquête de compétitivité que suppose l'échéance de 2017 passe par l'allongement de la durée des campagnes pour mieux rentabiliser les sucreries.
Alors que les grands concurrents européens sont proches de la saturation, le sucre français dispose de ce levier, soutenu par son potentiel de surfaces. Ces dernières sont en baisse depuis plus de trente ans, pour une production égale grâce à la hausse des rendements. Un potentiel qui lui permet de prétendre prendre la première place à l'exportation vers les pays tiers. Cela fait au moins un objectif commun.
Crédit photo : Philippe Montigny/Filimages
Vendredi 17 novembre 2017
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