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Publié le mercredi 29 juin 2011 - 15h01
« Sur de longues périodes et pour les produits pour lesquels nous disposions des données, les marges brutes dans la distribution ont plutôt tendance à augmenter et la répartition entre industrie et distribution est souvent favorable aux GMS », a déclaré Philippe Chalmin, le Président de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, à l'occasion de la présentation de son rapport au Parlement.
Riche de 240 pages et plus de 150 graphiques, ce rapport examine de façon détaillée les mécanismes de répartition de la valeur au sein des filières fruits et légumes frais, produits laitiers, viandes bovine, porcine et de volaille.
Mais le professeur à Dauphine le conçoit toutefois encore comme un rapport intermédiaire, présentant l'organisation du système d'informations mis en place et l'état des difficultés rencontrées.
Et, tout en constatant « des avancées considérables sur un certain nombre de points, notamment pour les secteurs de la viande bovine et de l'industrie laitière », il regrette de ne pas avoir pu aller, faute de temps notamment, jusqu'à la marge nette dans le secteur de la distribution et appelle les enseignes à être « encore plus partie prenante de l'Observatoire ».
Quelques grands enseignements sont toutefois tirés, dès à présent.
Produits laitiers de grande consommation :
* Les marges brutes de l'industrie laitière présentent pour certains PGC une tendance à la hausse qui traduit principalement celle des coûts de transformation, et non la hausse du résultat net, comme le montrent les comptes annuels sectoriels des industries laitières.
* En 2009 ou 2010 selon les produits, ces marges industrielles, et donc principalement les coûts de la transformation du lait, représentent une part du prix au détail allant de 16 % pour l'emmental à 39 % pour le lait UHT et 50 % pour le yaourt.
* Les marges commerciales de la distribution s'inscrivent depuis le début de la période étudiée (2001) dans une tendance à la hausse pour le lait UHT, l'emmental et le beurre, et à la baisse pour les yaourts. Faute de disposer pour l'instant de comptes détaillant les charges des GMS par rayon, il est difficile d'avancer des explications de ces évolutions.
Viande bovine :
* Le suivi sur 2000-2008 de comptes annuels d'entreprises d'abattage-découpe de bovins révèle une évolution des charges d'exploitation qui se confond avec celle de la marge brute, tandis que le résultat courant avant impôt progresse peu et reste relativement faible, souvent inférieur à 1 % du chiffre d'affaires, et ce malgré le degré croissant d'élaboration des produits issus de ces entreprises.
* Les données de prix industriels dont dispose depuis peu l'observatoire permettent, sur la période récente, de distinguer la marge brute de l'industrie de celle de la distribution. En moyenne de juillet 2010 à mars 2011, marges industrielles et de distribution représentent respectivement 23 % et 29 % du prix au détail de la viande de « vache moyenne », la valeur de la matière première agricole (qui doit couvrir le coût de production et le revenu de l'éleveur) y contribuant pour 43 %.
* Au niveau de la production agricole, le revenu moyen de la spécialisation « bovins viande » se situe depuis plusieurs années parmi les plus bas de la ferme France, et ce malgré les aides directes dont bénéficient spécifiquement ces éleveurs.
Viande porcine :
* S'agissant de la longe, le circuit étudié par l'observatoire est celui dans lequel la GMS réalise encore l'intégralité de la dernière découpe de cette pièce en portions-consommateurs de côtes, filets ou rôtis ; ceci peut expliquer en partie le faible niveau de la marge brute au stade abattage-découpe. Ainsi, en moyenne en 2010, la marge brute de l'abattage-découpe a représenté moins de 9 % du prix au détail.
* Les comptes sectoriels annuels des entreprises d'abattage-découpe de porc mettent en évidence la progression des charges d'exploitation qui s'imputent sur la marge brute et la faiblesse et la stagnation relatives du résultat courant.
* La marge brute de la GMS sur les produits de la longe, a connu une « marche d'escalier » en 2001, partiellement explicable par les coûts de traçabilité et de sécurisation sanitaire introduits suite à la seconde crise de l'ESB. Cette marge brute de la GMS représentait en 2010 plus de 50 % du prix au détail.
Viande de volaille :
* L'observatoire ne disposant pas encore de prix sortie industrie, il n'a pu être procédé qu'à une première approche en termes de marge brute agrégée industrie-distribution. On observe une tendance croissante de cette marge brute agrégée sur 2003-2011, assortie néanmoins d'une certaine transmission des variations conjoncturelles de prix de l'amont vers l'aval.
* Cette croissance de la marge agrégée ne peut, en l'état actuel des données disponibles, qu'être partiellement expliquée par la progression constatée des charges dans l'industrie de transformation.
Du côté des réactions, l'UFC-Que choisir s'est vite emparée de ce rapport pour condamner les « excès de marge dans les prix alimentaires », dénonçant que les hausses des cours agricoles soient plus souvent répercutées au consommateur que leurs baisses.
De leur côté, les Chambres d'agriculture relèvent que « la formation des prix dans la chaîne alimentaire ne permet pas à l'agriculteur de répercuter ses coûts de production ».
Montrée du doigt pour se réserver la plus grande part des marges, la distribution insiste, pour sa part, sur la distinction entre la marge brute, qui n'inclut pas ses propres coûts de structure, et la marge nette, traditionnellement très faible - en part relative - dans la distribution française
Pour en savoir plus :
Téléchargez le résumé du rapport
Téléchargez le rapport complet
Accédez à la vidéo de présentation de Philippe Chalmin
Marges : La répartition entre industrie et distribution est souvent favorable aux GMS
Articles précédents :
Observatoire des prix et des marges : Viande bovine : La hausse des prix sur dix ans correspond à l’augmentation des coûts de production
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