L’Observatoire des prix et des marges en appelle à de nouveaux outils

Le cinquième rapport de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires vient d'être rendu public par Philippe Chalmin, son président. En termes mûrement soupesés comme à son habitude, ce dernier remarque notamment que « la relation est de plus en plus complexe entre les prix agricoles et ceux des produits achetés par les consommateurs ».

Semblant regretter la disparition de nombre de dispositifs européens encadrant les marchés agricoles, ce qui renforce l'impact de l'instabilité internationale, le rapport montre toutefois que la baisse moyenne des prix agricoles, de 2,4 % en 2015 (dont - 15 % pour le seul lait), est également observée pour les prix des produits des industries alimentaires. Ils diminuent de près de 2 %, alors que les prix à la consommation s'avèrent plus stables (+ 0,5 %).

Face aux difficultés des filières agricoles, Philippe Chalmin estime qu'il faudrait « disposer d'outils de marché favorisant la transparence et l'anticipation des acteurs », notamment dans les filières animales européennes. Et d'ajouter : « c'est en effet à partir d'un référentiel fiable de prix que l'on peut envisager une logique de contractualisation permettant de mieux gérer le risque prix », suggérant que l'Observatoire puisse « être mieux utilisé en amont des crises ».

Concernant la guerre des prix qui s'est poursuivie dans la grande distribution, l'économiste constate que « rien n'a vraiment changé malgré tables rondes, rapports et avis ». Il précise toutefois que « personne ne s'en met « plein les poches » sur une longue période dans un régime de concurrence ».

De son côté, la FNSEA juge pourtant « évident que l'année 2015 restera marquée par des transferts de valeur très conséquents de l'amont agricole vers les autres maillons de la filière » et que « le consommateur, présenté comme le soi-disant gagnant de la guerre des prix, n'y gagne aujourd'hui plus rien ».

Bien que très dense et ayant fait l'objet d'une adoption à l'unanimité par un comité de pilotage composé de tous les maillons de la filière, ce rapport souffre encore d'un décalage certain dans les données que l'Observatoire est en mesure de collecter. Pour la distribution, les marges nettes ne sont connues que pour 2014, et pour l'industrie agroalimentaire, elles remontent même souvent à 2013.

Consulter le rapport intégral.