«Nous sommes perpétuellement en recrutement, explique Grégory Clairbaux, responsable des ressources humaines (RRH) des sites industriels Tereos de Boiry-Sainte-Rictrude, Escaudoeuvres et Thumeries, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Il faut dire qu'actuellement, un tiers de nos salariés permanents ont entre 50 et 60 ans. Dans les trois usines auxquelles je suis rattaché, nous allons recruter dans les mois à venir une trentaine de personnes, pour renouveler le personnel en place, mais aussi avec des créations de poste. Sur l'ensemble du groupe en France, ce sont 160 recrutements qui sont prévus. » Tereos Sucre France, qui regroupe neuf sucreries, quatre unités de conditionnement et cinq distilleries, emploie 1 200 salariés permanents et 600 saisonniers.
Du BEP au diplôme d'ingénieur
« Nous sommes à la recherche de tout un éventail de profils, des BEP aux jeunes ingénieurs, précise le responsable. Pour les sites industriels, nous avons surtout besoin de personnel qualifié dans les métiers d'entretien et de maintenance, des chaudronniers, électriciens, mécaniciens, agronomes... Pour les fonctions centrales, nous recherchons des personnels administratifs, avec des compétences en comptabilité, informatique ou communication. Nous avons aussi besoin de compétences spécifiques dans les laboratoires de recherche et développement. »
Il estime que certains postes sont plus difficiles à pourvoir que d'autres, en chaudronnerie par exemple. Le fait d'être une industrie saisonnière est un atout pour Tereos. « Les saisonniers constituent une première manne pour le recrutement de futurs permanents, indique-t-il. Ils restent chez nous quatre à cinq mois, ce qui nous laisse le temps de repérer les profils les plus intéressants. »
Tereos utilise ensuite toutes les voies classiques du recrutement : annonces, Pôle emploi, Apecita, ainsi que les relations avec les écoles. Le groupe sucrier recrute beaucoup de jeunes, dont la formation technique a été sanctionnée par un diplôme.
« L'apprentissage est aussi une clé très intéressante, souligne Grégory Clairbaux. Dans l'usine de Boiry-Sainte-Rictrude, par exemple, sur les sept jeunes en contrat d'apprentissage que nous avions l'an dernier, j'en ai recruté trois. »
Deux à trois candidatures spontanées par jour
Le responsable des ressources humaines reçoit aussi des candidatures spontanées, deux à trois par jour en moyenne. Jusqu'à présent, le secteur sucrier est suffisamment attractif et les salaires plutôt un peu plus élevés que dans les autres branches pour trouver les profils recherchés. Cela ne l'empêche pas de s'intéresser également à l'organisation de journées de job dating.
« Nous pourrions ainsi recevoir beaucoup de candidats dans une même journée et repérer des personnalités qui auraient pu nous échapper à la simple lecture du curriculum vitæ, ajoute Grégory Clairbaux. Dans ce cas, nous opterions plutôt pour des sessions à thème, avec, par exemple, une journée consacrée aux offres qui ont trait aux relations avec les agriculteurs et une autre dédiée au personnel dans les usines. »
Emploi : l'agroalimentaire résiste bien
- « Le marché de l'emploi dans l'agriculture et l'agroalimentaire résiste bien par rapport aux autres secteurs d'activité, constate Gilbert Keromnes, président de l'Apecita*. L'agroalimentaire, qui représente 10 % des offres du secteur, recrute dans toutes les filières, toutes les fonctions et à tous les niveaux de formation. Pour 2016, les perspectives sont encourageantes. »
- Seuls 8 % des candidats ont plus de 45 ans. Le secteur est beaucoup moins concerné par la problématique de l'emploi des seniors.
- Autre particularité de l'agriculture et de l'agroalimentaire, 75 % des offres reçues à l'Apecita sont pour les postes en CDI. Et pour les 21 % d'offres en CDD, une bonne partie d'entre elles présentent des perspectives de CDI au sein des entreprises.
*Lors des rencontres annuelles de l'Apecita Nord-Pas-de-Calais-Picardie, organisées le 15 décembre dernier, à l'usine Tereos de Boiry-Sainte-Rictrude (Pas-de-Calais).