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    Actualité des IAA - Management

    Maintenance : comment répondre aux enjeux du recrutement

    ISABELLE GATTEGNO - RIA - n°780 - juillet 2016 - page 69

    Un groupe de travail maintenance a réuni les cabinets Artesial et Quadra, l'Icam et des industriels pour trouver comment pallier le déficit de compétences disponibles pour cette fonction.
    UNE VINGTAINE DE PARTICIPANTS étaient présents lors de la restitution du groupe de travail maintenance qui a eu lieu en juin 2016 à l'Icam.

    UNE VINGTAINE DE PARTICIPANTS étaient présents lors de la restitution du groupe de travail maintenance qui a eu lieu en juin 2016 à l'Icam.

    La maintenance est à la fois une source de performance et une véritable épine dans le pied des industriels du fait des difficultés de recrutement. C'est ce constat qu'ont partagé Artesial, conseil en performance industrielle, et Quadra, cabinet de recrutement. En partenariat avec l'Icam (Institut catholique d'arts et métiers) de Nantes, ils ont mis en place en juin 2015 un groupe de travail en y associant des industries agroalimentaires (Even Laïta, CF&R, Lactalis, Aubret, Fleury Michon, Sud-Ouest Aliments, Armor Protéines, Elvir). « L'idée était de favoriser les échanges entre les participants pour trouver des idées afin de sortir de ce contexte tendu », explique Cécile Labarre, de Quadra. Le travail de réflexion a été organisé autour de trois thématiques : comment attirer les bons profils, comment garder les talents en poste, quelle est la maintenance de demain.

    « Une des conclusions est le besoin d'améliorer l'image de l'agroalimentaire chez les jeunes, et de communiquer davantage sur les points positifs des IAA », souligne Yvan Lebrédonchel, consultant chez Artesial. « L'agroalimentaire a de quoi attirer les talents car c'est un secteur qui offre une grande diversité et des challenges importants. Il faut être plus présents dans les écoles et se servir de ce qui existe déjà dans différentes structures », a plaidé Patrice Laurent, directeur des opérations chez Compagnie des Fromages et RichesMonts (CF&R). Ligeriaa, qui regroupe les industries alimentaires des Pays de la Loire, a présenté les actions allant dans ce sens. L'association a par exemple développé le projet « ambassadeur ». Objectif : faire intervenir des professionnels de l'agroalimentaire auprès des jeunes dans les collèges et lycées, lors du Salon de l'orientation et de l'emploi ou auprès des demandeurs d'emploi pour présenter les métiers de la filière. Ligeriaa forme ces volontaires en quelques jours aux techniques de communication. « Nous avons actuellement une cinquantaine d'ambassadeurs mais il en faudrait plus pour répondre aux demandes », souligne Aurélie Bazireau, de la commission formation-emploi à Ligeriaa. Autre initiative en cours : Virtualim. Ce nouveau programme vise à développer de nouvelles formes d'apprentissage basées sur la simulation de poste en immersion virtuelle, via des technologies de réalité augmentée proposées par l'entreprise Clarte.

    Créer des parcours valorisants

    Le groupe de travail a également pointé le besoin de créer des formations de techniciens maintenance, avec si possible une compétence supplémentaire en process IAA. L'Ifria Pays de la Loire, organisme de formation agroalimentaire, va ainsi déployer à partir de septembre 2017 un BTS maintenance des systèmes de production. « C'est une vraie demande des industriels. Lors d'une enquête que nous avons conduite, 30 % des intentions de recrutement en alternance concernaient la maintenance », remarque Hélène Boulanger, de l'Ifria Pays de la Loire. L'ensemble des participants a également souligné la nécessité d'accompagner les techniciens et ingénieurs maintenance dans leur parcours afin d'offrir des possibilités d'évolution. Car l'enjeu, une fois que l'on a attiré les talents, est bien d'être capable de les garder.

    Attractivité et fidélisation en priorité

    - Selon une étude réalisée par le groupement d'intérêt public Cariforef Pays de La Loire, le déséquilibre entre l'offre et la demande en techniciens de maintenance est de plus en plus marqué. Pour les responsables maintenance, la tension est moins importante grâce aux promotions internes. Autre fait marquant : les moins de 30 ans représentent 9 % du personnel de maintenance, alors qu'ils sont 17 % dans les autres secteurs. « Cela révèle un problème d'attractivité de l'agroalimentaire car les jeunes rentrent moins facilement dans cette filière », souligne Jennifer Wendling, chargée d'études. Parmi les facteurs préjudiciables au recrutement, l'étude cite un environnement de travail difficile, les horaires décalés, les astreintes, les exigences sanitaires et l'écart salarial avec d'autres secteurs industriels. Sur ce point, Artesial a souligné que le différentiel de salaire est surtout marqué en fin de carrière.

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