« Bon et Bien a été créée il y a un an et demi, à l'initiative de trois investisseurs privés - Thomas Pocher, adhérent du centre E.Leclerc de Wattrelos, McCain et Randstad - et de deux associations, les Banques alimentaires et le Gappi* », explique Michaël Mottet, directeur de l'entreprise. Cette SAS, qui dispose du statut de social business, est porteuse de deux valeurs : la lutte contre le gaspillage alimentaire et l'impact social, au travers de son volet emploi-formation.
Le label insertion
« Nous recrutons pour une durée de douze mois des personnes pouvant prétendre à un agrément insertion : des demandeurs d'emploi de longue durée, des jeunes de moins de 25 ans sans qualification ou expérience, des bénéficiaires de l'aide sociale..., note Michaël Mottet. Tous bénéficient d'une formation qualifiante : un CQP (certificat de qualification professionnelle) de conducteur de machines en industrie alimentaire. Nous ne recherchons pas des personnes ayant des compétences en agroalimentaire mais des salariés motivés, désireux d'apprendre et de s'en sortir. »
La formation est assurée par le tuteur (un pour trois salariés) et des formateurs agréés par l'Ifria des Hauts-de-France. Les différents modules portent sur la connaissance de l'entreprise, de ses produits et process, la conduite de ligne et gestion de production, l'hygiène, etc. « Avec IMC, filiale de Randstad, nous accompagnons les salariés au plan social : aide à la résolution de problèmes financiers, recherche d'un logement, réalisation d'un dossier de demande de subvention pour l'obtention du permis de conduire », commente le directeur, qui se félicite que, parmi les trois participants à la première promotion, tous aient obtenu leur CQP. « Nous avons embauché l'un d'entre eux comme chef d'atelier, ce qui nous a permis d'augmenter notre volume de production et de porter notre effectif à huit personnes. Le deuxième a été recruté en CDI comme pâtissier dans un Leclerc de Lille et le troisième est en CDD de longue durée chez Renault, à Douai », explique-t-il.
Miser sur la qualité
Mais Michaël Mottet est clair : « Les consommateurs choisissent nos soupes et gaspachos, validés par des chefs de la région, pour leur goût. L'aspect social n'est qu'un plus, mis en avant lors des animations en magasins ou sur les réseaux sociaux. Après un an et demi de fonctionnement et même si nous accusons un retard de six mois sur notre plan de développement, nos perspectives sont excellentes, avec de très bons contacts au Sial 2016. »
*Groupement des producteurs de pommes de terre pour l'industrie.
La lutte contre le gaspillage, l'autre valeur
- Les soupes Bon et Bien sont produites à partir d'écarts de tri. « Ils peuvent atteindre 20 à 25 % de la récolte en pommes de terre et 50 % en endives. ils étaient la plupart du temps valorisés en alimentation animale, méthanisation ou engrais naturel, indique Michaël Mottet. Avec notre Bon et Bien, nous les recyclons en alimentation humaine et sommes engagés à les collecter par nous-mêmes et à les acheter 50 % du prix du frais. La valorisation pour les agriculteurs est ainsi bien supérieure. »
- L'entreprise a, depuis sa création, transformé 50 tonnes de légumes en 64 000 litres de soupe, dont 40 000 litres commercialisés et 24 000 litres de stock. Elle tourne au tiers de sa capacité (120 000 l/an) et serait donc en capacité d'approvisionner entre 100 et 120 points de vente. Elle mise sur le marché des GMS comme celui de la RHF.