Comment Presta Breizh veille à la sécurité et à la santé avec son donneur d'ordre

UN DIAGNOSTIC permet de réaliser une analyse des postes afin d'adapter les outils et réduire les risques.

La spécialité de Presta Breizh, c'est la gestion des salariés qualifiés. L'entreprise emploie 380 salariés dans le Grand Ouest et fournit de la main-d'oeuvre aux abattoirs. Alors, lorsqu'il est question de sécurité au travail, les deux gérants ne transigent pas. « Nos salariés font notre chiffre d'affaires. Lorsqu'il y a un accident ou des maladies, toute notre organisation est à revoir. Nous avons toujours porté une attention particulière à la santé et à la sécurité au travail », souligne Philippe Allo, coprésident de la société. En 2015 et 2016, l'entreprise a dépensé 400 000 à 500 000 euros en investissement matériel pour améliorer les conditions de travail de ses salariés, soit 3 % de son chiffre d'affaires.

Des équipements adaptés

Elle a, par exemple, investi dans de nouvelles tenues. Fini le tablier de protection avec gant épaulière, toujours mal réglé. Presta Breizh a distribué à ses salariés des tuniques, deux manches en maille, pour une meilleure répartition du poids, qui s'adapte à chaque morphologie. Elle a imaginé, avec l'entreprise TJMI, un portemanteau individuel et lavable pour ces tuniques. Elle a également distribué des coutelières spécifiques et des protections auditives moulées. Autre initiative : la mise en place d'une séance d'échauffement avant le travail. « Comme les sportifs, nos salariés s'échauffent avant la prise de poste. C'est également le moment pour échanger avec l'équipe, passer des consignes », ajoute Philippe Allo. Presta Breizh réalise, avec les élus du CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), des visites de sites et analyse systématiquement chaque accident du travail, même minime.

Néanmoins, pour aller plus loin, la sécurité et la santé passent souvent par des aménagements de postes, et donc des investissements matériels. Comment faire lorsque les locaux et les machines n'appartiennent pas à l'employeur des salariés ? Kermené et Presta Breizh ont entamé une démarche commune pour diminuer les accidents du travail et les maladies professionnelles. L'initiative a été soutenue par la Carsat Bretagne, la caisse d'assurance retraite et de la santé au travail, dans le cadre du programme « TMS Pros », qui s'adresse aux entreprises agroalimentaires (lire l'encadré). En 2016, Presta Breizh a étendu sa démarche à ses clients, dont Kermené Porc, comme l'indique Gérald Marchal, chargé de la sécurité chez Kermené : « Les salariés des deux structures travaillent en coactivité, dans les mêmes ateliers. On avait tout intérêt à mutualiser la démarche. Le programme TMS Pros nous a servi de fil conducteur. »

Réunions mensuelles communes

Les deux entreprises se réunissent une fois par mois pour évoquer les actions à mettre en place en matière de santé et de sécurité. Elles ont par exemple travaillé sur le couteau à lames circulaires qui sert au dégraissage du jambon. Après cette étude ergonomique et les préconisations émises par Presta Breizh, Kermené a investi dans une machine électrique diminuant les TMS. Grâce à ces actions, le prestataire de découpe n'a pas eu de maladies professionnelles déclarées et le nombre d'accidents du travail a diminué de 35 % en 2016 au site de Kermené Porc. Son taux de cotisation d'accidents du travail et maladies professionnelles est de 6,10 %, avec uniquement des métiers à risque, alors que la moyenne nationale est de 6,40 %. L'initiative a été étendue à d'autres clients de Presta Breizh.