Kronenbourg et Heineken se disputent un marché français en reprise

L'an dernier, le marché français de la bière a globalement progressé de 2,9 %, selon Kronenbourg (qui a abandonné le vocable brasseries dans sa raison sociale), avec une croissance de 4,8 % en GMS et malgré une baisse qui se poursuit en CHD. Il avait reculé de 3 % en 2013 sous l'effet de la hausse des taxes, tandis qu'il a bénéficié l'an dernier d'une bonne météo et de la Coupe du monde de football. En outre, il reste porté par l'innovation et la premiumisation, comme en témoignent les fortes croissances des bières d'abbaye, "tendance" ou aromatisées : + 15 %, + 26 % et + 22 % respectivement en GMS. La filiale française du groupe Carlsberg note élégamment que le développement des microbrasseries y contribue aussi - il s'en créerait une par semaine en France - favorisant un "engouement pour les bières artisanales, originales et créatives qui, même si leur volume de vente reste faible, permet d'amener de nouveaux publics à la bière".

Dans ce contexte, Kronenbourg a enregistré une hausse de 4,7 % de son chiffre d'affaires, à 976 millions d'euros en 2014, avec une progression de 0,4 point de sa part de marché globale. Et la brasserie revendique la première place des rayons GMS en volume (28,6 %), dont ses nouveautés (K by Kronenbourg, 1664 sans alcool, Grimbergen Kriek...) représentent plus de la moitié des volumes additionnels générés par des innovations. D'autres lancements sont en cours de préparation comme Tourtel Twist, sur le sans-alcool, ainsi que des déclinaisons fruitées pour Kronenbourg et 1664. Notons enfin qu'un investissement de 12 millions d'euros est en cours à Obernai, dans le Bas-Rhin (notre photo), pour accompagner ces développements.

Son grand concurrent dans l'Hexagone, Heineken, ne se veut pas moins conquérant. Annonçant un gain de parts de marché de 0,6 point l'an dernier, le groupe néerlandais affirme que sa marque Heineken est leader du marché, avec 18 % des volumes en GMS... ce qui est exact, si l'on sépare Kronenbourg (14,8 %) de 1664 (9 %). "La France est le premier marché de la marque en Europe", précise le groupe, bien qu'elle y représente "l'un des plus petits marchés des bières". Outre les progrès de sa deuxième marque, Desperados, Heineken cite le succès des lancements de Pelforth Radler (fruitées), de la cuvée Florem d'Affligem ou de The Sub, le système pression à domicile dont le développement va être poursuivi.