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Publié le vendredi 20 janvier 2017 - 15h50
Des chercheurs de l'Inra et leurs partenaires ont étudié les effets d'une exposition orale au dioxyde de titane, un additif alimentaire (E171) utilisé de façon courante, en confiserie notamment (voir une liste de produits potentiellement concernés cités par Openfoodfact : Attention, certains produits peuvent avoir été reformulés et ne plus contenir de dioxyde de titane, comme par exemple les bonbons de Verquin Confiseur). Ils montrent pour la première fois chez l'animal que le E171 pénètre la paroi de l'intestin et se retrouve dans l'organisme.
Des troubles du système immunitaire liés à l'absorption de la fraction nanoparticulaire de l'additif ont été observés. Par ailleurs, les chercheurs montrent qu'une exposition orale chronique au E171 induit de façon spontanée des lésions prénéoplasiques dans le côlon, un stade non malin de la cancérogenèse, chez 40% des animaux exposés. De plus, le E171 accélère le développement de lésions induites expérimentalement avant exposition.
"Ces résultats témoignent d'un effet initiateur et promoteur des stades précoces de la cancérogenèse colorectale, sans toutefois permettre d'extrapoler ces conclusions à l'Homme et pour des stades plus avancés de la pathologie", précise l'Inra. Ces résultats sont publiés dans Scientific Reports le 20 janvier 2017.
Lire le communiqué de presse de l'Inra
Saisine de l'Anses par le Gouvernement
Tout en rappelant "qu'à ce stade, les résultats de l'étude ne permettent toutefois pas d'extrapoler ces conclusions à l'homme", le Ministère de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt indique dans un communiqué "qu'au regard des conclusions de l'étude, les ministères chargés de l'économie, de la santé et de l'agriculture ont décidé de saisir conjointement l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) afin de déterminer si l'additif alimentaire E171 présente un éventuel danger pour les consommateurs.
Cette saisine dont les résultats seront connus fin mars s'inscrit dans le cadre des travaux de l'agence déjà engagés à la demande du gouvernement le 17 octobre 2016 sur l'impact potentiel sur la santé des nanomatériaux présents dans l'alimentation de manière plus générale".
L'Ania apporte son point de vue au débat
Souhaitant apporter son éclairage au débat, l'Ania précise que : "les entreprises agroalimentaires sont à l'écoute de leurs consommateurs et des débats de société. La suspicion jetée sur certains ingrédients peut être source d'inquiétude. C'est pourquoi il est toujours important d'apporter au débat une information objective, complète et rationnelle. Concernant l'étude INRA, il est précisé que les résultats à date ne permettent pas d'extrapoler ses conclusions à l'homme".
L'association ajoute : "tous les ingrédients utilisés et les produits fabriqués par les entreprises agroalimentaires font l'objet de nombreux contrôles et d'évaluations de la part des autorités publiques compétentes dont c'est la mission. Ainsi les produits actuellement sur le marché sont tout à fait aptes à être consommés et ne représentent pas de danger pour les consommateurs.
Dans le secteur de l'alimentation, le dioxyde de titane (TiO2) est utilisé et autorisé comme additif alimentaire pour sa fonction de coloration. Son utilisation a fait l'objet de nombreuses évaluations de la part des autorités européennes compétentes. Dans l'avis de l'EFSA publié en date du 14 septembre 2016 relatif à la réévaluation du dioxyde de titane, les experts ont conclu que les données disponibles sur le dioxyde de titane dans les aliments n'indiquaient pas de problème pour la santé des consommateurs.
Des réévaluations régulières permettent de mettre à jour cette connaissance. Si de nouvelles recommandations en matière d'évaluation de la sécurité sont formulées par les autorités scientifiques compétentes, les fabricants d'ingrédients et les entreprises agroalimentaires utilisatrices suivront les mesures de gestion qui en découleront.
Concernant sa taille, à l'échelle nanométrique, le dioxyde de titane perd sa propriété de coloration. La taille nanométrique du dioxyde de titane n'est donc pas particulièrement recherchée par les entreprises du secteur car elle ne remplit pas la fonction de coloration souhaitée".
L'Ania ajoute : "accueillir favorablement la saisine de l'Anses décidée conjointement par les ministères chargés de l'économie, de la santé et de l'agriculture, afin qu'elle formule un avis expert prenant en compte l'ensemble des travaux scientifiques existants". L'association "soutient également l'appel à données souhaité par l'Efsa dans son avis de septembre 2016 concernant le dioxyde de titane, qui permettra aux autorités compétentes de fixer dans les meilleurs délais une dose journalière admissible (DJA)".
Verquin Confiseur applique le "principe de précaution"
Dans un communiqué du 20 janvier, Verquin Confiseur, fabricant des bonbons "Tête Brulées", indique que : "suite aux récentes études scientifiques sur l'ingrédient E171 ou dioxyde de titane, et par principe de précaution, dès décembre 2016, nous avons décidé de reformuler nos produits".
Verquin confiseur -1ère confiserie indépendante de France, et le troisième acteur sur le marché français de la confiserie de sucre- n'utilise donc plus de Dioxyde de Titane ou E171 dans aucune de ses fabrications.
Retrouvez tous les articles sur le dioxyde de titane publiés dans RIA
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