Les charcuteries françaises face à l’ardente obligation d’exporter

Le président de la Fict (Fédération française des industriels charcutiers traiteurs transformateurs de viandes), était à nouveau du voyage présidentiel en Chine en ce début de semaine. Bien lui en a pris puisque François Hollande n'a pas hésité à y vanter les charcuteries françaises. Mais Robert Volut (en photo) n'en reste pas là, puisqu'il conduit dans la foulée une mission à Tokyo, avec des entreprises comme Brocéliande, Delpeyrat, Pierre Schmidt, Bahier ou les Salaisons du Mâconnais.

En réalité, la Fict tente de rattraper le retard pris sur la scène mondiale par les charcuteries françaises (393 millions d'euros d'export en 2014, en baisse depuis deux ans), face à des concurrents comme l'Italie (dont les exportations ont presque doublé en dix ans, à 1,2 milliard), l'Espagne ou l'Allemagne. Prise entre la crise porcine et des accusations de cancérogénicité (voir RIA News n°590), la filière ne peut plus se permettre de négliger un tel débouché.

« C'est une nouvelle frontière qu'il nous faut absolument atteindre », affirme Robert Volut. « Mais, pour cela, nous avons besoin d'un appui plus résolu des services publics pour lever les barrières », évoquant les questions d'homologation des établissements ou un service Expadon dont le fonctionnement pourrait être amélioré. Et d'en appeler à une « équipe de France » pour rattraper une concurrence qui n'a pas hésité à mobiliser d'importants moyens, « même si l'adaptation de l'offre reste l'affaire de chaque entreprise ».

Outre la mission au Japon organisée avec Business France (ex-Ubifrance), après d'autres menées en Europe, la Fict a déjà ouvert des sites Internet pour les marchés chinois et nippon, visant notamment la restauration, « un des meilleurs moyens pour s'introduire dans une culture locale ». Elle travaille également sur les Etats-Unis ou Taïwan, en attendant bientôt la Corée ou le Mexique. Pour Robert Volut, l'enjeu dépasse les seules charcuteries : « il s'agit d'un levier de développement essentiel pour les filières viandes françaises ».

(Crédit photo : Fabian Charaffi)