Lactalis annonce une hausse du prix du lait de 15 euros/1000 litres

Les négociations entre les éleveurs et le groupe Lactalis sur le prix du lait ont échoué dans la nuit de jeudi à vendredi, au terme de près de onze heures de pourparlers, les manifestants à Laval promettant « de poursuivre » le blocus de l'usine de l'industriel, qu'ils accusent de pratiquer des prix trop faibles.

La réunion qui se tenait à la Maison du Lait à Paris, s'est terminée par un constat d'échec dressé par le médiateur des relations commerciales Francis Amand. « Je suis très déçu sur la méthode, j'ai eu l'impression que les représentants des organisations de producteurs n'étaient pas en capacité de prendre des positions et qu'elles leur étaient dictées depuis Laval. On repart à zéro, il n'y a plus de médiation possible dans ce cadre-là », a-t-il déclaré.

M. Amand a précisé qu'il avait fait une « proposition de la dernière chance à 280 euros les mille litres » pour les cinq derniers mois de 2016, une offre qu'avait acceptée Lactalis. « Mais les représentants des producteurs ont considéré que ce n'était pas suffisant », a souligné le médiateur.

Et alors que Lactalis annonçait ce matin par voie de communiqué avoir décidé -pour tenir compte des réelles difficultés rencontrées par les producteurs de lait- d'augmenter, dès le 1er septembre, le prix du lait de 15 €/1000 litres, le Ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll, demandait à chacun "de faire preuve de responsabilité et de poursuivre les négociations".

Le ministère ajoutait dans son communiqué : "le prix payé aux producteurs par Lactalis, leader mondial sur le marché ne peut demeurer le plus faible du marché, un pas est donc indispensable. Le Ministre a pris connaissance des déclarations ce matin de Lactalis et invite chacun à reprendre au plus vite les négociations".

La situation reste donc très tendue puisque l'industriel estime "qu'en dépit de leurs déclarations, FNSEA, FNPL et JA n’ont pas agi pour s’engager dans une sortie de crise, mais pour prolonger des actions et un bras de fer médiatique avec le Groupe Lactalis et nuire à son image".

Le géant laitier explique "regretter vivement l’attitude de ces syndicats et l’échec de cette médiation, alors que, comme l’a précisé le Médiateur, le Groupe Lactalis avait fait des propositions de nature à sortir de cette crise". Le Groupe Lactalis se dit cependant "ouvert à toutes négociations".

De leur côté, FNSEA et JA estiment que la posture de blocage de Lactalis traduit "un mépris envers les producteurs" et considèrent que son rôle de leader l'oblige à faire preuve de responsabilité et de respect.

Ils appellent à une reprise des négociations dans les meilleurs délais en Préfecture de Laval et se déclarent déterminés "à trouver un accord, mais un accord juste".