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    QUESTION DE MANAGEMENT

    Pourquoi Kerimel a reçu un prix de l'égalité professionnelle

    FLORENCE JACQUEMOUD - RIA - n°731 - février 2012 - page 67

    Egalité, bien-être, épanouissement, enthousiasme sont des notions mises en pratique au quotidien dans l'entreprise ariégeoise Kerimel. Un état d'esprit qui permet de fidéliser le personnel.
    ESPRIT D'ÉQUIPE Aux côtés de François de Kerimel (à gauche), Gisèle est devenue responsable production, après dix ans passés au conditionnement. Aurélie assure l'accueil et se forme aux achats et à la logistique. Sandrine est responsable des achats de produits secs, de la qualité et fait un peu de commercial. Au second plan, Yann de Kerimel, éleveur.

    ESPRIT D'ÉQUIPE Aux côtés de François de Kerimel (à gauche), Gisèle est devenue responsable production, après dix ans passés au conditionnement. Aurélie assure l'accueil et se forme aux achats et à la logistique. Sandrine est responsable des achats de produits secs, de la qualité et fait un peu de commercial. Au second plan, Yann de Kerimel, éleveur.

    Chez Kerimel Terre & Viandes, PME familiale installée à Tabre, au pied des Pyrénées ariégeoises, et spécialisée dans la découpe, le conditionnement et la vente par correspondance de viande produite localement, « l'important, c'est l'Homme ». « Il s'agit d'avoir de la considération pour les personnes, de les écouter et de donner à chacun une chance de s'épanouir, confie François de Kerimel, créateur et gérant de la SARL.

    Bien entendu, nous respectons l'égalité hommes-femmes. Une femme peut travailler à la découpe de viande et un homme au conditionnement, ça ne fait pas de différence. Nous considérons que tous les postes sont également importants, des commerciaux aux personnes chargées du nettoyage. En outre, l'intéressement, le compte épargne retraite, la formation... sont pour nous des outils de base, un socle minimum ».

    À chacun sa chance

    Cette philosophie humaniste se traduit aussi par des « pratiques de bon sens », qui se mettent en place à la demande. Lorsqu'une employée est mère de jeunes enfants, on aménage son emploi du temps. Lorsqu'une autre demande à passer du conditionnement à la découpe de viande, on lui propose une formation interne, dispensée par les bouchers. « Je fais moi-même passer un entretien annuel à chaque salarié, afin de connaître leur ressenti et leurs attentes, poursuit le chef d'entreprise. L'année dernière, quatre personnes ont quitté le conditionnement, qui est souvent le service par lequel on entre dans l'entreprise, pour accéder à des postes plus qualifiés. Ainsi, une personne est devenue responsable de production, une autre est passée à l'accueil, à la logistique et aux achats, deux personnes sont désormais à mi-temps sur le service nettoyage. Nous favorisons les progressions en interne. Cela permet de mettre en valeur les compétences de nos salariés et de les fidéliser ».

    Un bon état d'esprit

    Mais pour gérer efficacement son entreprise, François de Kerimel propose aussi à ses vingt-deux salariés une réflexion, une sorte de « formation humaine », qui va bien au-delà de leur tâche professionnelle. Emballé par un discours de l'ex-rugbyman Daniel Herrero sur l'esprit d'équipe, il demande une vidéo de la prestation et organise de petits groupes pour la visionner et en discuter. Séduit par un article sur la notion de « bonheur national brut », propre au pays asiatique du Bhoutan, il propose à ses salariés une réflexion sur « ce qui ferait leur bonheur ».

    « Tout le monde arrive dans l'entreprise avec ses propres motivations, il faut ensuite créer une émulation pour faire avancer la réflexion, que chacun se sente responsable, reprend François de Kerimel. Si on reste dans une pure relation contractuelle entre un patron et ses employés, on ne peut pas y arriver. Le contrat est une bonne base, mais il faut qu'il y ait, derrière, une prise de conscience du salarié quant à son investissement professionnel et une confiance de l'employeur qui permettent à l'entreprise de fonctionner dans un bon état d'esprit ».

    Le prix de l'égalité professionnelle remis par le conseil régional de Midi-Pyrénées, reçu avec fierté par le chef d'entreprise et son équipe, récompense cet état d'esprit. 75 % des 4 000 euros, reçus en récompense, seront reversés aux salariés.

    Prix de l'égalité professionnelle 2011 : neuf lauréates

    Le conseil régional de Midi-Pyrénées a créé un prix de l'égalité professionnelle visant à « récompenser les actions innovantes des entreprises en matière de recrutement, de diversification et de développement des compétences pour les femmes et pour les hommes, d'égalité salariale, ainsi que d'articulation des temps de vie professionnelle et privée ».

    Neuf TPE, PME et grosses entreprises régionales ont été lauréates de cette première édition.

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