Pernod repositionne le merchandising au coeur des préoccupations

EN DEUX CLICS Le chef de secteur de Pernod calcule la sous ou la surlinéarisation des produits. L'iMerch permet d'éviter ainsi une partie des ruptures de stock.

Pernod gravit encore une marche dans l'utilisation d'outils digitaux et dote sa force de vente de l'application mobile iMerch pour les grandes surfaces. Les 58 chefs de secteurs l'utilisent depuis un mois.

Confié à ID.apps, filiale du groupe Alten, le développement de l'application répond à un besoin, comme l'explique Stéphane Renger, concepteur de l'application. « La dispersion géographique des grandes surfaces et la multitude des données clients rendent le métier du commercial de plus en plus difficile, malgré les objectifs de résultats à atteindre. »

De multiples fonctionnalités

L'application contient deux modules : un rappel de formation sur les notions du merchandising et un outil d'aide à la décision. Les chefs de secteurs ont à leur disposition des fiches produits, mais aussi toutes les données hebdomadaires ou mensuelles liées à la vente des marques Pernod. Celles-ci sont récupérées via des données Nielsen ou statistiques PDV, elles reflètent les sorties de caisse.

Ainsi, lorsque le chef de secteur scanne un produit, il a une parfaite connaissance de ce qu'il y a en rayon et de ce qui en sort. « Avant, nous avions les données sous format Excel. Aujourd'hui, l'iMerch nous permet de calculer instantanément la couverture de stock, au sein du magasin. L'appli nous facilite le travail », explique Laurent Kittirath, jeune chef de secteur de la région parisienne.

Lors de son premier passage en magasin, le chef de secteur enregistre les données de linéarisation : nombre de facings, profondeur du rayon, nombre de jours de commande dans la semaine, etc. Relié directement au système informatique de Pernod, l'iMerch recoupe ces données avec les ventes. De cette façon, le commercial est alerté lorsqu'un magasin est en sous-linéarisation. Les points de vente en négatif apparaissent en rouge sur une carte.

Un argumentaire chiffré

Grâce à ces données en temps réel, les chefs de secteur de Pernod affinent leur argumentaire. « Le chef de rayon n'a pas forcément en tête tous les chiffres. En deux clics, nous lui montrons les ventes d'un produit ou celles d'un concurrent. Il n'y a plus de place pour l'émotion. Les arguments sont imparables », ajoute le jeune chef de service.

Même s'il est encore trop tôt pour évaluer les retombées managériales, les objectifs de Pernod sont clairement affichés. « Notre volonté est de repositionner le merchandising au coeur des préoccupations, car nous sommes bien conscients que les problèmes de sur ou sous-consommations locales ne sont pas toujours pris en considération par les plans merchandising déployés nationalement par les enseignes », indique Frédéric Poulet, directeur régional Paris-Nord-Normandie chez Pernod SA.

Grâce à l'iMerch, Pernod souhaite éviter les ruptures de produit. « Dans un premier temps, nous établissons un état des lieux des éléments sous linéarisés, puis nous constituerons des objectifs nationaux de baisses des ruptures. Notre objectif est d'être reconnu comme les experts du merchandising local et circonstancié. L'iMerch apporte un véritable avantage concurrentiel », ajoute Frédéric Poulet.

Néanmoins, une rupture ne dépend pas uniquement de la linéarisation. Si elle est récurrente, Pernod espère sensibiliser les grandes surfaces et les inciter à revoir l'exposition du produit, la fréquence de réapprovisionnement, ou les algorithmes des systèmes de réapprovisionnement.