L’agroalimentaire : résiliente mais pas inébranlable

Une fois encore, l’industrie agroalimentaire, dans son ensemble, aura prouvé sa forte capacité de résistance.

Le bilan économique dressé par l’Ania pour l’année 2013 montre que l’agroalimentaire a conservé sa place de premier secteur industriel français, malgré un ralentissement de la progression de son chiffre d’affaires. De 2,3 % en valeur en 2012, il n’a évolué que de 0,6 % en 2013, à 160,5 Mds €.

Le secteur maintient donc son rang de premier employeur industriel avec 492 608 salariés mais se trouve néanmoins en situation de fragilité. « En volume, c’est-à-dire hors effet prix, la production enregistre une baisse de 2,2 %, du jamais vu ! » commente l’association tout en relativisant ce chiffre : « l’activité de l’industrie manufacturière reste, elle, inférieure de 15 % à son niveau de 2007 ».

Et c’est sans doute là l’une des caractéristiques principales du secteur : sa résilience. Attention toutefois à ne pas en abuser ! 4 824 emplois ont été détruits l’an dernier et 316 défaillances d’entreprises recensées, soit 6,5 % de plus qu’en 2012. « La guerre des prix pèse lourdement sur la santé économique de nos entreprises, leurs capacités d’investissement, leur compétitivité et donc l’emploi », commente Jean-Philippe Girard, président de l’Association nationale des industries alimentaires. « Les relations industrie- commerce ont atteint, en 2014, un niveau de dégradation extrême », renchérit Richard Panquiault, de l’Ilec. Une remarque que les pouvoirs publics ont, en ces temps de disette budgétaire, intérêt à intégrer s’ils souhaitent que les IAA puissent continuer à contribuer à la balance extérieure française à hauteur des 8,5 Mds € actuels.

Concernant les perspectives pour 2014, l'Ania table sur des investissements en hausse de 5 à 7% par rapport à 2013 mais aussi sur un risque de perte d'environ 4500 à 5000 emplois, si la guerre des prix avec la grande distribution continue. Un point que Jean-Philippe Girard ne manquera pas d'aborder lors de son entretien avec François Hollande et Stéphane Le Foll, mardi prochain.