Danone : les pistes de Franck Riboud

L'affaire Fonterra est restée en travers de la gorge de Franck Riboud. Lors de la récente assemblée générale de Danone, le 29 avril dernier, le patron du groupe français a vilipendé un "fou du volant", commettant "une série de fautes assez ahurissantes". Cet incident "violent", "a stoppé ce qui était parti pour être la plus belle année de Danone". Avec une facture de 300 millions d'euros, il a occulté nombre de performances en Russie et aux Etats-Unis, les développements en Afrique ainsi que les "premiers résultats" des efforts de rationalisation entamés en Europe, "sur la bonne voie" assure Franck Riboud.

Mais Danone ne se contentera pas d'un statut de "victime". Il va chercher à "mieux maîtriser les risques et développer plus de rigueur opérationnelle". Le groupe va "s'équiper" dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la conformité des produits (la "compliance"), notamment au regard des promesses de leur publicité, en se dotant d'organisations séparées qui leur seront exclusivement dédiées.

"La confiance n'empêchant pas le contrôle", il va également se mobiliser sur l'efficacité industrielle : "nous allons optimiser drastiquement nos structures de coûts en jouant notamment beaucoup plus sur notre taille et notre puissance mondiale, ce que le groupe a encore trop peu utilisé jusqu'à présent", prévient Franck Riboud.

Enfin, Franck Riboud veut redonner à Danone "une vision du futur". D'ici à la fin de l'année, le groupe va devoir définir, "sans tabou", ce qu'il sera "en 2020 ou 2040, la perspective nécessaire pour rester aujourd'hui dynamique". Cette "prochaine étape de notre histoire" repose notamment sur la contribution que choisira le groupe d'apporter à l'alimentation du monde. "Le succès de Danone vient du fait que nous avons su anticiper les nouvelles attentes des consommateurs", mais "celles-ci sont en train d'évoluer" : "la dimension sociale et culturelle du repas va bien au-delà de la seule nutrition et de la seule santé", annonce Franck Riboud.

Crédit photo : Pascal Sittler/REA