Delpeyrat vers de nouveaux relais de croissance

Représentant 440 millions d'euros de chiffre d'affaires, Delpeyrat va réorganiser ses activités en filiales pour répondre à son nouvel objectif de doublement des ventes d'ici à 2020 : "plutôt que de tout concentrer, nous voulons garder des points de facturation en lien avec nos clients", explique Thierry Blandinières, son président.

Outre Comtesse du Barry (26 millions d'euros de chiffre d'affaires) acquise récemment et Delpeyrat à proprement parler qui conservera l'activité jambon et foie gras, un pôle terroir (80 millions d'euros) va regrouper en "fédération de PME" les petites filiales du groupe (Excel, Salaisons pyrénéennes...).

Par ailleurs, un pôle traiteur va être constitué, notamment autour de la maîtrise de la technologie ultra-frais qui représente 50% de ses volumes (7000 tonnes au total). Avec 50 millions d'euros de chiffre d'affaires, il est encore loin de la taille critique que Thierry Blandinières, en recherche de développements externes, estime à 200 millions.

Enfin, des réflexions sont menées au sein du groupe coopératif Maïsadour pour doubler également l'international (8% des ventes actuellement). "Notre marque, à l'origine typée sud-ouest, doit s'étendre maintenant à la gastronomie française pour s'ouvrir à une demande plus large et s'assurer des relais de croissance", explique Thierry Blandinières.

Un premier pas vient d'être franchi avec le lancement d'un caviar. Participant à un investissement de trois millions d'euros dans une ferme d'élevage d'esturgeons en Aquitaine, Delpeyrat entend s'appuyer sur une démarche de filière pour prendre rapidement 30% de ce marché qui pèse une douzaine de tonnes - à plus de 1000 euros du kilo - dans les GMS françaises.

Un second a suivi avec la reprise, à la barre du tribunal de commerce de Lyon, de la Saumonerie Saint Ferréol, en redressement judiciaire depuis plusieurs mois. Basée à Brioude, en Haute-Loire, l'entreprise est spécialisée dans le saumon fumé haut de gamme, façonné à la main, et fut la première à recevoir le label rouge. Ses produits seront commercialisés par la filiale de Maïsadour sous la marque Comtesse du Barry ainsi qu'en restauration haut de gamme.