Comment la Biscuiterie Védère envisage l'épargne salariale

PRIME D'INTÉRESSEMENT A la Biscuiterie Védère, Eric Oger réfléchit à une prime d'intéressement basée sur un indicateur proche de la production, que les salariés pourraient s'approprier.

Les 25 salariés de la Biscuiterie Védère, basée à Montgaillard dans les Hautes-Pyrénées (65) au pied du Pic-du-Midi de Bigorre, reçoivent depuis trois ans des chèques cadeau. Une mutuelle sera mise en place dès la fin de l'année. Pour Éric Oger, dirigeant de cette société, l'accompagnement des collaborateurs fait partie d'un système de valeurs qui permet de les fidéliser et de les impliquer. Cet été, il a participé à une journée d'information sur l'épargne salariale, proposée par l'Aria Midi-Pyrénées : « Épargne, intéressement, participation... ces dispositifs peuvent paraître obscurs pour les petites et moyennes entreprises que nous sommes, surtout dans leurs définitions fiscales. C'est important de se faire conseiller », explique-t-il.

Un challenge impliquant les salariés

Pour son entreprise, il penche pour un plan d'intéressement : « Pour les salariés, cela représente une prime, qui constituera un capital après cinq années sur un plan d'épargne salariale. En tant que dirigeant, je vois, dans cette prime d'intéressement, l'occasion de mettre en place un système de challenge qui implique les salariés dans la réussite de l'entreprise. » Pour cela, il doit trouver un indicateur de performance sur lequel baser le versement de la prime : « L'indicateur souvent retenu est le résultat courant avant impôt. Mais, j'aimerais trouver un indicateur plus technique, qui soit plus proche de la production, pour permettre aux salariés de se l'approprier. » Il réfléchit à une mesure qui pourrait prendre en compte les indicateurs de production type : taux de déchets ou taux de pannes, sur lesquels les salariés ont une véritable prise : « Si je ne veux pas d'un indicateur purement économique sorti d'un bilan comptable et dont la compréhension échappe aux équipes, je ne dois pas non plus me limiter à des indications de performances industrielles, car tous les salariés sont concernés par la prime, et les équipes commerciales ou le personnel administratif doivent pouvoir se sentir concernés. Pourquoi ne pas faire évoluer l'indicateur selon les années, afin de se fixer des objectifs différents... » L'heure est à la réflexion. Il y a six ans, Védère avait déjà tenté de mettre en place un dispositif d'intéressement : « À l'époque, les salariés avaient préféré une prime de bilan, afin de percevoir la somme d'argent immédiatement. Je peux le comprendre. L'idée a fait son chemin depuis, le contexte sociétal a évolué, je vais la proposer à nouveau. L'intérêt de ce système est qu'il est variable et aléatoire. Il n'engage l'entreprise qu'en cas de réussite sur les critères que nous nous fixons. » L'intéressement n'est donc versé que si les objectifs sont atteints et son montant dépend du niveau de réalisation. Éric Oger en espère un effet sur la motivation du personnel, qui pourrait entraîner des effets sur la productivité et les résultats. La discussion avec les salariés est prévue cet automne, afin de mettre le dispositif en place lors de l'exercice suivant et espérer un premier versement à l'heure du bilan de l'exercice 2011/2012.