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    Actualité des IAA - Management

    Comment Labeyrie décloisonne son organisation

    FRANÇOIS BIAGGINI - RIA - n°777 - avril 2016 - page 75

    Pour améliorer ses performances, la société landaise a engagé Crea 20 20, un projet d'entreprise qui vise à donner plus d'autonomie et de responsabilité aux équipes.
    COUP D'ENVOI Le 3 juillet dernier, Jacques Trottier, DG de Labeyrie, présentait officiellement Crea 20 20 aux salariés de l'entreprise. LUCIE NOLOT

    COUP D'ENVOI Le 3 juillet dernier, Jacques Trottier, DG de Labeyrie, présentait officiellement Crea 20 20 aux salariés de l'entreprise. LUCIE NOLOT

    Le nouveau plan stratégique de Labeyrie pour 2020, Crea 20 20, veut redonner de l'agilité à l'entreprise de Saint-Geours-de-Maremne (40). Son objectif est de « casser les silos » entre les services et la hiérarchie afin de « libérer les énergies du collectif » et « donner du sens », notamment aux jeunes générations, très sensibles à ces questions. Bref, d'en faire une « entreprise libérée », selon les principes théorisés par Isaac Getz*, capable de « réenchanter l'alimentaire ».

    Formation des cadres

    À l'occasion du précédent projet quinquennal, les dirigeants, puis les cadres, ont suivi une formation interne au management, organisée avec HEC (dix à quinze jours dans l'année). Trois promotions d'une quinzaine de personnes ont été ainsi formées, soit 60 % de l'encadrement, confirmant une forte volonté de changement. « Alors que Labeyrie 2015 s'était révélé trop hiérarchique, Crea 20 20, l'acronyme de confiance, responsable, ensemble et avenir, sera collaboratif et ouvert », annonce Jacques Trottier. Si le bien-être des salariés est au centre de cette démarche de progrès, le directeur général ne cache pas qu'elle se traduit aussi en objectifs financiers et compétitifs. Crea 20 20 s'articule autour de six thèmes, portés par autant de « communautés d'intérêt » (lire l'encadré). Ces groupes ouverts sont animés par des cadres mandatés par la direction (moyens, délais...) et dotés d'objectifs. Pour communiquer, chaque groupe s'appuie sur les fonctionnalités de l'application de réseau social Google +. Déjà 300 des 1 500 salariés de Labeyrie se sont mobilisés.

    Pour les équipes de direction, la mise en place d'un tel projet n'est pas simple. « Toute la démarche repose sur la notion de mandat : quel est le pouvoir de décision de chacun, quels sont les moyens délégués ? Nous sommes encore en pleine expérimentation, témoigne le dirigeant. Le moins évident, c'est pour le management intermédiaire, qui doit trouver sa nouvelle place dans une organisation désilotée. »

    Lâcher prise

    En février, lors de la dernière réunion semestrielle, ce sont les « communautés d'intérêt » qui ont assuré les présentations, et non les directions opérationnelles comme jusqu'alors. « Il faut accepter de lâcher prise, que des sujets relevant de son périmètre soient traités par d'autres », reconnaît Christophe de Lagouture, DRH de Labeyrie. L'avenir dira si ce projet ambitieux tiendra ses promesses, sans créer de frustration, ni susciter trop de rêve et d'illusion.

    * « Liberté & Cie, quand la liberté des salariés fait le succès des entreprises », Isaac Getz et Brian Carney, Flammarion.

    Six « communautés d'intérêt » pour faire vivre la démarche

    - Trois groupes sont liés aux métiers, CreaMer, aux produits de la mer, CreaTerroir, aux produits du terroir, et CreaNew, aux nouveaux débouchés.Trois sont transversaux : CreaVie s'intéresse aux RH, CreaLab à la marque et CreaInno à l'innovation.

    - Selon leurs objectifs, les communautés ont formalisé en quelques phrases leurs ambitions. « Cela facilite l'appropriation par les acteurs », note Axelle Roch, chef de groupe produits de la mer et pilote de CreaMer. Ensuite, des équipes autonomes, les CreaTeams, se sont constituées avec des volontaires (de quelques individus à quelques dizaines de personnes), sans liens hiérarchiques, de tous services et de tous niveaux, autour de thèmes issus de la feuille de route. « Je ne travaille plus pour ma hiérarchie, mais je crée de la valeur pour ma société », résume Sophie Caillens, responsable sécurité alimentaire et RSE, pilote de CreaInno et membre de CreaLab.

    - « Chaque CreaTeam doit définir ses propres critères d'avancement », ajoute Sophie Marchau, responsable R & D et pilote de CreaInno. Des points réguliers permettent de suivre les projets, tant au niveau des CreaTeams que des communautés.

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