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    Actualité des IAA - Management

    Pourquoi La Boulangère achète du blé à prix fixe sur trois ans

    LAURENT BÉNARD - RIA - n°778 - mai 2016 - page 79

    En contractualisant l'achat d'un volume de farine, et donc de blé, avec les meuniers, les coopératives et les agriculteurs, l'entreprise vendéenne, filiale du groupe Norac, sécurise ses approvisionnements à long terme et s'inscrit dans une démarche de commerce équitable.
    VIENNOISERIE À MARQUE La Boulangère est présente dans les secteurs de la boulangerie et de la viennoiserie. Toute la viennoiserie à marque La Boulangère est produite sous la démarche Agri-Éthique.

    VIENNOISERIE À MARQUE La Boulangère est présente dans les secteurs de la boulangerie et de la viennoiserie. Toute la viennoiserie à marque La Boulangère est produite sous la démarche Agri-Éthique.

    « Avec la fin des politiques européennes de régulation, le prix du blé payé aux producteurs est aujourd'hui fonction du cours mondial. Pour une entreprise vendéenne comme La Boulangère, qui travaille avec de la farine produite par des meuniers de la région triturant des blés d'agriculteurs vendéens, ceci n'avait pas beaucoup de sens », explique Guillaume Chaussepied, directeur marketing de l'entreprise. C'est pourquoi La Boulangère s'est engagée il y a trois ans dans la démarche Agri-Éthique, qui consiste à utiliser un blé 100 % origine France, dont le prix est fixé pour une période de trois ans. Un engagement qu'elle vient de renouveler et sur lequel elle communique désormais, en l'affichant sur son packaging.

    Démarche de bon sens

    « Il s'agit avant tout d'une démarche d'entreprise initiée par la direction industrielle, qui souhaitait redonner du sens à notre activité. Il est important pour nos salariés de savoir qu'ils transforment une farine issue d'une production de blés d'agriculteurs, qu'ils connaissent pour certains et dont le prix est fixé sur la base de leur coût de revient, commente-t-il. Le prix agriculteur est fixé cette année à 180 €/t, lorsque le prix pour 2015* n'était que de 149 €/t. »

    « Agri-Éthique est certifiée par l'organisme indépendant Certipac. C'est une démarche de filière forte qui démontre les valeurs des entreprises signataires, observe Ludovic Brindejonc, son directeur général. Elle permet à tous de s'extraire de la volatilité des cours et donc de sécuriser un prix, des entreprises et des emplois. » Chaque agriculteur peut souscrire à hauteur d'un maximum de 30 % de sa production. Lorsque le cours mondial est élevé, l'industriel est gagnant. Lorsqu'il est bas, comme c'est actuellement le cas, c'est l'agriculteur qui en profite.

    * Source : Observatoire de la formation des prix et des marges d'avril 2016 - donnée calculée à partir des comptes des exploitants.

    Agri-Éthique : une approche solidaire qui pourrait se décliner à d'autres productions agricoles

    - « La Boulangère a été le premier industriel à qui la démarche Agri-Éthique a été présentée. Ils ont été les premiers à voir le fonctionnement de cette filière et à en comprendre le sens », explique Ludovic Brindejonc (en photo), directeur général d'Agri-Éthique.

    - Dans la filière céréalière, c'est : plus de 600 agriculteurs engagés, huit coopératives signataires, 30 000 tonnes de blé concernées, quatorze moulins partenaires, plus 600 boulangeries artisanales et quatre industriels.

    - Agri-Éthique est une SAS, filiale à 100 % de la Cavac. Elle apporte le dispositif contractuel et la communication. Ses coûts sont rémunérés par les coopératives partenaires à hauteur de 10 €/t.

    - Cette démarche solidaire a, selon Ludovic Brindejonc, « vocation à se décliner à d'autres produits, tel le vin ou ceux qui en ont le plus besoin, comme la viande ou le lait ».

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