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    Question - de management

    Pourquoi Marie accueille des ingénieurs en apprentissage

    RIA - n°707 - décembre 2009 - page 79

    Chez Marie à Briec, les apprentis-ingénieurs se succèdent au rythme de leur cycle de formation : une façon de faire entrer du sang neuf quand la création d'un poste est impossible. «Nous accueillons des ingénieurs en apprentissage depuis 2002, rappelle Jean-Michel Kergoat, directeur du site Marie de Briec (Finistère). À l'époque, nous étions en pleine mutation, nous rénovions un bâtiment et nous développions de nouveaux produits. Nous avions beaucoup de projets et un surcroît temporaire de travail. » Avec 120 salariés et seulement 6 postes d'encadrement, le site de Briec recrute majoritairement en production pour sa ligne de nems et celles de plats cuisinés, dont la moitié sont des plats asiatiques : « À moins d'un départ, nous n'avons pas l'occasion de recruter à un niveau ingénieur. Ici l'ancienneté est de dix-sept ans. C'est difficile de faire entrer du sang neuf dans nos équipes. » Consacrer du temps à l'étudiant L'apprentissage permet à Marie d'accueillir des ingénieurs le temps de leur formation pour gérer les dossiers supplémentaires qui ne génèrent pas un emploi pérenne. « Le contrat est clair, reconnaît Émilie Derrien, chez Marie pour sa troisième et dernière année de formation. L'entreprise ne nous fait pas miroiter une embauche à la sortie. Pour moi, c'est une manière d'acquérir une première expérience. »
    « Les apprentis prennent en charge des missions qui leur permettent petit à petit d'intégrer nos équipes et notre mode de fonctionnement, ajoute Jean-Michel Kergoat. Ils travaillent sous la responsabilité du directeur du site ou celle de la responsable qualité : cela demande une certaine organisation pour pouvoir libérer du temps à consacrer à l'étudiant. Pour que ça marche, on doit considérer l'étudiant comme faisant partie de l'équipe, ce n'est pas un bouche-trou. Il se charge de missions qui sont intéressantes pour lui et pour nous. » Entre 2004 et 2007, Yves Balusson a suivi tout le projet d'extension de l'usine, depuis la conception du projet, jusqu'à la réception et l'installation des nouveaux matériels.
    Auparavant, Émilie Templier avait conçu et installé la laverie. Aujourd'hui, Émilie Derrien travaille avec l'équipe R & D sur l'optimisation du process de production des nems. « Mais tous ont travaillé en production ; une manière pour eux de plonger dans le bain et de comprendre rapidement les problématiques de production. Émilie Derrien a également assumé l'encadrement d'une équipe de production pendant la période de pic d'activité qui correspond chez nous au nouvel an chinois », explique le directeur. Missions de plus en plus complexes « Expérimenter tous les postes me permet en un temps très court d'être crédible vis-à-vis des employés que je côtoie », souligne la stagiaire. Elle a alterné entreprise et université toutes les quatre semaines en première année, puis des cycles de huit semaines en seconde année et passe cette année plusieurs mois consécutifs en usine : « l'augmentation du temps passé en entreprise leur permet de prendre en charge des missions de plus en plus complexes », explique Jean-Michel Kergoat.
    Pendant leurs études, ils échangent avec leurs collègues de promotion, en stage dans d'autres sociétés. Dans le respect de la confidentialité, ils apportent à l'entreprise qui les accueille la diversité des expériences de leur groupe. Alors qu'Émilie Derrien quitte Marie en septembre, la relève est déjà assurée : Tien N'Guyen vient d'être recrutée pour un nouveau cycle de trois ans. C'est une étudiante d'origine vietnamienne… passionnée de cuisine asiatique. Un apprenti de niveau ingénieur. Jean-Michel Kergoat, le directeur du site finistérien de Marie, en compagnie d'Émilie Derrien, future ingénieure actuellement en apprentissage à Briec. La profession plébiscite l'apprentissage. FIP, formation d'ingénieurs en partenariat. Dans le domaine agroalimentaire, la formation quimpéroise, dispensée par l'Université de Bretagne occidentale et le centre de formation par apprentissage Ifria Bretagne, est unique et fête ses dix ans cette année. 100 % des diplômés trouvent un emploi dans les six mois après la fin du cursus. 50 % sont recrutés par l'entreprise qui les a formés. ?Attractivité. « Grâce à l'apprentissage, les métiers de l'agroalimentaire deviennent plus attractifs. La réalité de nos métiers permet de lutter contre le déficit d'image très important dont nous souffrons, estime Gérard Le Strat-Robier, directeur de l'Ifria Bretagne. Mais si la formation ingénieur fait le plein, les formations au niveau production suscitent moins d'engouement auprès des jeunes ».?Encadrement intermédiaire. La profession déplore l'absence de formation par la voie d'apprentissage pour les fonctions d'encadrement intermédiaire pour lesquelles elle peine à recruter.

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