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Mardi 18 juin 2024
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    QUESTION DE MANAGEMENT

    Comment les Fromageries des Chaumes forment leurs opérateurs

    FRANÇOISE FOUCHER - RIA - n°726 - septembre 2011 - page 97

    La maîtrise des savoirs fondamentaux est au coeur de la formation « Adaptation Communication » mise en oeuvre par les Fromageries des Chaumes.
    24 SALARIÉS FORMES EN DIX-HUIT MOIS La formation dure 70 h, à raison d'une journée par semaine pendant dix semaines. Ce rythme est notamment adapté aux nécessités de production. J.-B. LAFFITTE REPORTAGE

    24 SALARIÉS FORMES EN DIX-HUIT MOIS La formation dure 70 h, à raison d'une journée par semaine pendant dix semaines. Ce rythme est notamment adapté aux nécessités de production. J.-B. LAFFITTE REPORTAGE

    À la fromagerie des Chaumes à Saint-Antoine-de-Breuilh, en Dordogne, le principal débouché du chaumes est l'export, dont les normes qualité multiplient les procédures écrites. La démarche de recherche d'amélioration des performances industrielles a, elle, entraînée la mise en place d'un management visuel. Ce contexte industriel implique, pour les salariés, une parfaite compréhension des consignes et une bonne capacité d'analyse : comment analyser et comprendre les indicateurs de qualité, qu'est-ce qu'un écarttype de poids... autant de notions difficiles à maîtriser. Les Fromageries des Chaumes, filiale du groupe Soparind-Bongrain, ont donc mis en place, dès 2009, des sessions de « Formation adaptation communication » (FAC). L'organisme de formation Archipel assure le contenu et dispense les sessions à des groupes de huit salariés.

    S'appuyer sur des cas concrets

    « L'enjeu est de maîtriser les savoirs fondamentaux dans un environnement professionnel, précise François Raffarin, DRH. Il s'agit d'être à l'aise avec les documents d'atelier et d'assurer les transmissions écrites et orales. » « Chaque notion est étudiée à partir de cas concrets : d'après les consignes de sécurité ou les fiches de poste, ou en préparant des visites d'ateliers », explique Brigitte Andrieux, la directrice d'Archipel et responsable pédagogique. « Une des clés du succès, prévient François Raffarin, consiste à rendre la formation attractive en valorisant les compétences acquises et la plus grande aisance professionnelle que les participants en retireront. » Pour cela, il est important de mélanger les profils des salariés : diversifier les âges, les anciennetés dans l'entreprise, les niveaux de formation, les postes occupés. « Plus le mélange sera riche, plus les échanges seront féconds », poursuit la formatrice. Les premiers salariés formés ont été sollicités par leurs chefs de service. « Il était essentiel que cette première session soit une réussite, pour encourager les participants suivants », assure François Raffarin. En dix-huit mois, 24 salariés ont été formés.

    Gagner en autonomie

    Pour l'entreprise, le bénéfice est évident : « Quand les consignes sont bien comprises, le travail est effectué en bonne intelligence. Plus autonomes dans leurs postes, les salariés gagnent en employabilité », analyse le DRH. Du point de vue humain, l'objectif est atteint : les salariés sont désormais désireux de se former à ce module FAC et des modules complémentaires seront bientôt proposés. « Certains salariés se sont véritablement révélés. Ceux que l'on n'entendait jamais osent enfin s'exprimer, l'un d'entre eux a même pris la plume dans le journal interne. Redonner le goût d'apprendre et faire naître le désir de participer est une belle récompense », conclut François Raffarin.

    L'implication, facteur essentiel de réussite

    « Nous nous sommes rendu compte - dès le premier groupe - que les salariés étaient très curieux de leur entreprise et très désireux d'en comprendre le fonctionnement, explique Brigitte Andrieux. Nous avons donc organisé des rencontres qui constituaient des temps forts de la formation. Les questions étaient préparées en amont, des notes étaient prises en cours de rencontre et une restitution écrite lui faisait suite. »

    Le responsable planification est ainsi intervenu pour présenter les nécessités de l'ordonnancement, ainsi que le directeur pour évoquer l'histoire de l'entreprise, la R & D pour parler des projets...

    Les salariés en formation ont rédigé un glossaire des termes professionnels, qui a été joint au livret d'accueil des nouveaux salariés ; et ils ont rédigé une fiche de repérage des risques, elle aussi éditée.

    « C'est une chose d'avoir envie que les salariés s'expriment, c'en est une autre de leur en donner les moyens, admet François Raffarin. Il faut alors considérer cette parole. Nous avons vu cette différence lors des réunions sur la performance industrielle, qui sont désormais beaucoup plus participatives. »

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