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    QUESTION DE MANAGEMENT

    Comment les Saucissons Moiroud s'agrandissent grâce aux OPTIréseaux

    FLORENCE JACQUEMOUD - RIA - n°756 - mai 2014 - page 95

    Spécialisée dans la salaison, la PME a bénéficié du programme OPTIréseaux Gestion des capacités de production du PEACritt(1) de Rhône-Alpes, pour planifier son développement.
    LES HOMMES Installé en 1983 comme charcutier-traiteur à L'Isle-d'Abeau, Pascal Moiroud (en photo) s'est associé en 1999 avec Alain Odet pour créer la salaison Saucissons Moiroud qu'ils cogèrent tous les deux. Ils font travailler cinq personnes, ont produit 100 tonnes de charcuterie sèche et fraîche en 2013 et comptent réaliser 1 M€ de CA cette année. SYLVAIN FRAPPAT

    LES HOMMES Installé en 1983 comme charcutier-traiteur à L'Isle-d'Abeau, Pascal Moiroud (en photo) s'est associé en 1999 avec Alain Odet pour créer la salaison Saucissons Moiroud qu'ils cogèrent tous les deux. Ils font travailler cinq personnes, ont produit 100 tonnes de charcuterie sèche et fraîche en 2013 et comptent réaliser 1 M€ de CA cette année. SYLVAIN FRAPPAT

    « Fin 2012, nous avons été contactés par le PEACritt qui nous a proposé de faire partie de l'OPTIréseaux Gestion des capacités de production, raconte Pascal Moiroud, créateur et cogérant des Saucissons Moiroud, à L'Isle-d'Abeau, en Isère. Il s'agissait de se regrouper, avec cinq autres entreprises agroalimentaires, pour travailler sur la problématique du développement de notre outil de production. Cela faisait plus de trois ans que nous envisagions d'agrandir notre espace de travail, car les ateliers de fabrication et de séchage commençaient à saturer. Notre production progressait de 10 % chaque année et nous avions toujours plus de demande que d'offre. Nous avions du mal à fournir nos clients. Parallèlement, nous voulions également installer un atelier de conserverie dans nos locaux, car nous sous-traitions cette partie de notre production. Mais nous n'arrivions pas à nous lancer. Le fait que le PEACritt organise des rencontres avec de nombreux spécialistes pour nous aider à monter notre projet a été le déclencheur pour sauter le pas. »

    Des experts pour toutes les phases

    Les experts de l'OPTIréseaux ont tout d'abord établi un diagnostic détaillé du site, afin de bien identifier l'environnement, les hommes, les matières premières, les machines et les process utilisés. Un audit marketing a également été réalisé, qui a permis de faire un point sur les gammes produites et d'envisager de les développer. « Faire partie de ce programme nous a permis d'obtenir très rapidement toutes les réponses à nos questions, c'est une aide extraordinaire, poursuit Pascal Moiroud. Avec Alain Dulac, spécialiste en stratégie industrielle chez Agro-Process, nous avons tout d'abord étudié l'opportunité d'agrandir notre outil de production ou de racheter une autre entreprise. Nous avons choisi la première solution, non seulement parce que nous avions la place de le faire, mais aussi pour une question de confort personnel. Nous ne voulions pas travailler trop loin de chez nous. Nous avons alors réalisé des plans pour agrandir notre laboratoire et notre chambre froide, intégrer la conserverie et doubler la taille de notre séchoir à saucissons, pour passer d'une capacité de 7 à 14 tonnes. En quatorze mois, tout en continuant à travailler, tout a été planifié et le permis de construire déposé, puis obtenu. Nous avons ainsi prévu de passer de 350 à 550 m2 de surface de production. »

    Une caution et un carnet d'adresses

    Aujourd'hui le PEACritt aide l'entreprise à trouver des financements pour son agrandissement : des subventions européennes et départementales qui pourraient se monter à 90 000 € sur les 380 000 € d'investissement prévu, mais aussi des prêts bancaires. La caution apportée par le PEACritt et son carnet d'adresses permettent « d'ouvrir des portes » aux PME.

    Les travaux devraient commencer à l'automne et la PME sera dans ses nouveaux murs au premier semestre 2015. Avec 200 m2 de surface supplémentaire, les Saucissons Moiroud vont « pouvoir respirer », créer de nouvelles gammes, notamment des pâtés en verrines, et faire évoluer ses étiquettes et la communication sur ses conserves. « Notre but n'est pas forcément de faire du volume, mais de produire suffisamment pour aller chercher de belles affaires et être bien référencés, conclut Pascal Moiroud. Nous serons bientôt équipés pour. »

    <i>(1) Pôle européen agroalimentaire pour la communication, la recherche, l'innovation et le transfert de technologies.</i>

    OPTIréseaux, un travail en équipe

    Créé en 2003 par le PEAC ritt, le dispositif OPTIréseaux accompagne les entreprises agricoles et agroalimentaires de la région Rhône-Alpes dans leur développement. Chaque programme porte sur un thème précis (innovation, nutrition, emballage, marketing…) et regroupe six entreprises qui bénéficient ensemble de l'aide d'experts scientifiques, techniques et marketing.

    La durée d'un programme est de quatorze mois et son coût par entreprise, de 20 500 € HT, hors subvention. L'équipe du PEACritt se charge des dossiers administratifs de financement. Avec les aides des pouvoirs publics, il reste 5 000 € HT à la charge des entreprises pour le conseil et 500 € HT pour la formation, qui peuvent être pris en charge par les OPCA.

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