Comment Famille Mary a associé conception ergonomique et hygiénique

UNE ACTION COLLECTIVE De gauche à droite : Christophe Hermon, directeur du pôle Ouest du CTCPA ; Stéphane Berhamel, responsable qualité et informatique, Famille Mary ; Guénolé Trébossen, chargé de mission Aract, à la Journée de restitution de l'action collective « Ergoconception et conception hygiénique », organisée par Cap'Alimen.

Si tous les industriels prennent en compte les aspects financiers et techniques pour leurs investissements, tous n'intègrent pas encore le facteur humain et l'organisation des flux. Or, comme le souligne Guénolé Trébossen, chargé de mission Aract Pays de la Loire : « Plus tôt sont intégrées l'ergonomie et l'hygiène, moins cela coûte cher. De plus, appréhender l'ergonomie en amont de l'investissement permet de garantir la performance attendue des équipements, d'anticiper les conditions de travail et d'accompagner les salariés dans le changement. » Famille Mary est une des quatre entreprises régionales qui a participé à l'action collective (1) proposée par l'Aract Pays de la Loire et le CTCPA de Nantes. L'opération visait à inciter les industriels de l'agroalimentaire à associer une démarche de conception hygiénique des machines, lignes ou ateliers, à une approche ergonomique. « Bien que cela nous paraisse abstrait au départ, nous avons vite compris l'intérêt de la démarche », raconte Stéphane Berhamel, responsable qualité et informatique chez Famille Mary.

Identifier les points critiques

L'industriel avait pour projet de changer le process de mise en température du miel en amont du conditionnement, d'agrandir le bâtiment et de modifier les flux de personnel. « Nous avons expliqué la démarche et les salariés y ont adhéré. Nous avons alors constitué un comité de pilotage et un groupe de travail associant salariés et direction ». Le diagnostic réalisé par les experts de l'Aract et du CTCPA a permis d'identifier les points critiques pour l'ergonomie ou l'hygiène in situ et sur plan, d'investiguer les vraies raisons pour lesquelles il y a des déplacements, des transgressions de consignes... « Suite aux audits de production, nous avons obtenu un tableau synthétique des actions concrètes à réaliser par zone et par poste de production. Un véritable plan de travail à court et moyen termes. Nombre de solutions sont venues des opérateurs d'où une bonne acceptation des changements. Nous avons gagné une journée sur l'opération de mise en température du miel, facilité et réduit le temps de nettoyage, diminué les manipulations, amélioré les conditions de travail et de nouveau progressé sur la préservation des qualités organoleptiques de nos miels », apprécie Stéphane Berhamel. Famille Mary a ainsi accru sa capacité de production, a gagné en réactivité, en qualité et en conditions de travail.

Globalement pour l'ensemble des PME participant à l'action collective, il y a une convergence entre les préconisations pour une meilleure ergonomie et une meilleure hygiène et, d'autre part, la performance. Toutes ont souligné une meilleure acceptation des changements et l'importance d'associer les opérateurs dans la recherche de solutions. Christophe Hermon, directeur du pôle Ouest du CTCPA, constate : « Finalement, les entreprises ont approché le lean via l'angle de l'ergonomie et de l'hygiène ».

(1) L'action collective a été financée par la DRAAF et la région