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    Actualité des IAA - Management

    Comment Primel Gastronomie améliore sa lutte contre les TMS

    AGNÈS BOIRON - RIA - n°767 - mai 2015 - page 95

    Le fabricant breton de plats cuisinés surgelés implique ses opérateurs dans sa démarche de réduction du risque d'apparition de troubles musculo-squelettiques.
    L'OPÉRATEUR remplit une grille de cotation de son poste. Il note les aspects biomécaniques, l'organisation du poste, les facteurs de stress, les points positifs et négatifs et les suggestions d'amélioration.

    L'OPÉRATEUR remplit une grille de cotation de son poste. Il note les aspects biomécaniques, l'organisation du poste, les facteurs de stress, les points positifs et négatifs et les suggestions d'amélioration.

    « Le courrier de la Carsat* Bretagne qui nous informait que deux établissements du groupe Sill, dont Primel Gastronomie Plabennec (29), étaient dans la cible du projet national TMS pros nous a quelque peu surpris, se remémore Henri Léon, directeur général de Sill Entreprises. En quoi ce dispositif changerait-il notre approche de la prévention des TMS, engagée depuis une quinzaine d'années ? Nous avons préféré le voir comme une opportunité de dynamiser notre démarche et l'occasion de nous fédérer autour d'un projet commun. »

    Des mesures d'automatisation avaient déjà été prises par le fabricant de plats cuisinés surgelés, comme la palettisation des feuilletés. Mais d'autres lignes restent difficiles à automatiser comme le déballage des matières premières et les productions de petites séries. L'automatisation de la ligne coquilles est en cours, avec le concours des opérateurs.

    Mobiliser les salariés

    « L'intérêt de TMS pros est d'être un fil conducteur qui oblige à organiser des réunions bimensuelles, impliquer les salariés et évaluer les actions », complète Éric Balcon, ingénieur prévention au sein du groupe Sill Entreprises. La mobilisation des salariés s'est faite avec la formation d'un comité de pilotage (lire l'encadré). Les compétences et rôles des différents acteurs ont été définis. Ils ont été formés et ont acquis des compétences et de l'autonomie en matière de prévention des TMS. « Aujourd'hui, les salariés viennent d'eux-mêmes soulever des problèmes et proposent des solutions », ajoute le chargé de prévention.

    L'investigation pour le dépistage de situations à risque se fait avec une grille de cotation, remplie par les opérateurs eux-mêmes. Celle-ci intègre l'aspect biomécanique lié aux postures de travail, l'organisation du poste, les facteurs de stress. L'opérateur a obligation de relever les points positifs et négatifs, et de proposer des suggestions d'amélioration. En six mois, dix-neuf postes ont été analysés.

    Associer les opérateurs

    Les améliorations vont de l'ajout d'une poignée, de la motorisation des bacs, de l'adaptation de leur hauteur et du changement de leurs roues à des investissements plus importants comme l'automatisation d'un poste. « Dans tous les cas, les opérateurs sont impliqués et du temps leur est libéré. Pour la mise en place de la palettisation automatique, ils ont visité d'autres usines non concurrentes pour visionner leurs installations et se les approprier. Au final, on mesure leur satisfaction », précise Éric Balcon. La mise en sachet automatisée des coquilles est en phase d'installation. Les opérateurs y sont associés. « Devraient suivre l'encartonnage et la palettisation automatique des coquilles. Nous avançons par phases », précise-t-il. Un dépileur a également été installé et le lissage de la sauce dans les coquilles a été automatisé. Autre situation à risque pour les cuisiniers : le déconditionnement des matières premières. Aujourd'hui, les achats en conteneurs de 1 000 litres, avec dosage par pompe ou gravité, sont privilégiés. La farine est approvisionnée par une trémie. Une étude est en cours sur les possibilités d'équipement en bras de manutention pour aspirer les sacs et cartons. « Nous débutons aussi une réflexion sur l'intégration de la cobotique pour le déballage des matières premières », annonce-t-il.

    * Caisse d'assurance retraite et de santé au travail.

    TMS pros : une démarche en quatre étapes

    - Le programme national de prévention TMS pros, géré par les Carsat, propose un accompagnement individuel en ligne, conçu pour quatre ans. La caisse régionale suit, conseille et informe sur les solutions adaptées.

    - TMS pros est structurée en quatre étapes : engagement de la direction et mise en place d'un comité de pilotage (direction, CHSCT, salariés, maintenance, service RH, médecin du travail, service prévention, la Carsat), cartographie des situations de travail exposées aux risques de TMS, mise en place des actions de prévention et évaluation de leur efficacité.

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