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    Actualité des IAA - Management

    Comment Meralliance a formé six conducteurs de ligne

    FRANÇOISE FOUCHER - RIA - n°768 - juin 2015 - page 79

    Pour ce métier particulièrement en tension, Armoric, le site quimpérois de Meralliance, a mis en place une formation courte et opérationnelle sous la forme d'un Pass Ifria.
    CINQ DES SIX STAGIAIRES. Tous ont reçu, à l'issue de leurs huit mois, une attestion de capacité avec la qualification de « conducteur de ligne ». Les trois stagiaires recrutés en externe viennent de signer leur CDI chez Armoric-Meralliance.

    CINQ DES SIX STAGIAIRES. Tous ont reçu, à l'issue de leurs huit mois, une attestion de capacité avec la qualification de « conducteur de ligne ». Les trois stagiaires recrutés en externe viennent de signer leur CDI chez Armoric-Meralliance.

    « Nous étions dans un contexte de déficit de compétence pour le métier de conducteurs de ligne », indique Emmanuelle Corre, responsable des ressources humaines chez Meralliance pour le site Armoric à Quimper (29). Difficile de trouver la perle rare pour occuper cette fonction qui exige une dimension managériale - le conducteur gère une douzaine de collaborateurs - et un aspect technique impliquant une adaptation aux process, produits et méthodes de travail de l'entreprise. Meralliance s'est donc rapprochée de l'Ifria pour mettre en place une formation de huit mois au sein de son entreprise.

    « Le dispositif Pass Ifria semblait adapté car il se mène en intra-entreprise, dans un délai court, avec une approche très opérationnelle, poursuit-elle. Le fait que les cours se déroulent dans l'enceinte de l'établissement apporte de la souplesse et de la praticité : les stagiaires peuvent rapidement tester sur le terrain les notions fraîchement acquises. »

    Le programme pédagogique spécifique a été développé par l'entreprise et l'Ifria, avec des modules allant de la technique industrielle au droit du travail, en passant par la qualité, la maintenance, etc. « Les cours étaient dispensés par des formateurs externes et internes », rappelle-t-elle. Sept personnes se sont engagées : trois en interne - « des opérateurs qui connaissaient parfaitement le fonctionnement de l'atelier mais qui n'avaient jamais managé et qui pouvaient ainsi monter en compétence » - et quatre recrutées en externe. Emmanuelle Corre insiste sur le recrutement : « Nous avons été particulièrement sensibles à leur motivation et voulions qu'ils connaissent l'environnement agro-industriel. Nous ne pouvions pas prendre le risque de voir des candidats quitter la formation en cours de route. » Au final, Meralliance a quand même dû faire face à un désistement. Vu la taille du groupe, Emmanuelle Corre estime que six à huit stagiaires est un nombre idéal : « En deçà, l'optimisation financière est impossible. Au-delà, la cohésion de groupe est délicate et l'organisation des tuteurs complexe. »

    Transfert de compétences

    En dehors de leurs cours, les stagiaires étaient pris en charge par des tuteurs. « Ce sont des encadrants intermédiaires de production, décrit-elle. Ils ont reçu un coaching de la part de l'Ifria et leur planning a été organisé de manière à leur dégager du temps dédié au transfert de compétences. » Recrutés sur la base du volontariat, ils sont une pierre essentielle du dispositif : « Il ne faut pas sous-estimer leur engagement, reconnaît Emmanuelle Corre. Il nécessite un important investissement personnel, reconnu par l'entreprise sous la forme de primes financières. Il est aussi enrichissant car ils ont tous retiré beaucoup de fierté à transmettre leurs savoirs. » En dehors de ces temps d'apprentissage, les stagiaires sont en service : « Nous sommes organisés en unité autonome de production. Chaque stagiaire était affecté sur une ligne et intégré à une équipe, dans une optique de polyvalence pour acquérir une vision transverse globale du process », conclut-elle.

    Les trois clefs d'une formation réussie

    - Anticiper. « Vu l'ampleur de notre déficit, nous avons engagé ce processus de formation en urgence, reconnaît Emmanuelle Corre. Nous l'avons mis en place le 15 septembre. Le démarrage a été compliqué à gérer à cause de la forte charge de travail liée à la saisonnalité de notre activité. »

    - Mobiliser. « Ce dispositif est fructueux quand il repose sur l'implication de chacun, depuis la direction - car il est coûteux - jusqu'à la production et l'encadrement, fortement sollicités. C'est un investissement dont le retour est bénéfique pour tous : un déficit de conducteurs de ligne se traduit par un planning désorganisé. L'arrivée d'un nouveau collaborateur est bénéfique pour chacun. »

    - Valoriser. « Par une série d'attentions - la cérémonie de la remise de diplôme, la prise en charge des déjeuners, etc. -, nous montrons aux salariés que nous misons sur eux. Valoriser les métiers entraîne une fierté partagée dans l'ensemble des lignes de production. Cela véhicule une belle image de l'entreprise et participe de la bonne ambiance sociale. »

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