« La marque employeur est avant tout une marque interne. C'est ce que vous et vos salariés vivent dans l'entreprise. Elle doit reposer sur du factuel et non du rêve », martèle Benoît Montet, directeur France du Top Employers Institute. « Mettre en avant ses atouts et améliorer ses pratiques de gestion des ressources humaines doit devenir naturel pour attirer et fidéliser de nouveaux talents et particulièrement les jeunes salariés », poursuit-il.
Comment la définir ?
Attachée aux ressources humaines, la marque employeur sert à augmenter l'attractivité de l'entreprise et de ses métiers.
Elle est constituée de l'identité propre de l'entreprise, mais aussi de son image interne et externe, c'est-à-dire de sa réputation d'employeur. Tout d'abord, celui-ci doit formaliser son projet d'entreprise, ses métiers, son expertise, sa culture, son cadre de travail. Ainsi le groupe Bigard, sur son site Internet dédié au recrutement, annonce son projet d'entreprise : « réussir par l'alternance ». L'image interne repose quant à elle sur les employés actuels mais aussi sur les précédents. « Les candidats ont la possibilité de voir ce que les anciens salariés sont devenus, leur évolution », souligne Benoît Montet.
La direction générale et les salariés, premiers dépositaires de la marque employeur, doivent être impliqués dans la démarche, condition pour disposer d'une réputation forte et durable. « Bien souvent, à lui seul, le dirigeant incarne la marque employeur, au travers de ses discours et de ses décisions.
Les salariés seront consultés au travers de questions comme : pourquoi êtes-vous chez nous ? Qu'est-ce qui est unique ici ? Car ils communiquent aujourd'hui au travers des réseaux sociaux comme LinkedIn, Viadeo, Facebook », analyse Benoît Montet.
Communication adaptée
La communication autour de la marque employeur est adaptée selon les publics et les supports. Par exemple, Fleury Michon communique sur les Salons de recrutement au travers de son projet d'entreprise « Venez vérifier ». Elle met en avant la formation de ses collaborateurs, leur mobilité interne. « Nous sommes aussi très attentifs à l'accueil des stagiaires et des saisonniers, considérés comme de futurs relais de la marque. Des outils de visite virtuelle sont en développement pour plus de transparence », explique Béatrice Bastide, responsable RH de Fleury Michon. De son côté, Sodebo développe une politique spécifique de recrutement pour les métiers de maintenance, difficiles à pourvoir : partenariats avec des écoles de maintenance, discours axé sur les procédés de production innovants. Des salariés sont aussi formés à être des ambassadeurs de leurs métiers auprès des étudiants ou dans les journaux locaux, à l'instar de Sodebo et Fleury Michon.
L'exemple de Sodebo
- Élu Meilleur Employeur 2016 des Pays de la Loire par le magazine Capital, Sodebo intègre cette distinction dans ses offres d'emploi.
- Innovation, qualité, implication, intégration, dynamisme et côté « fun » de l'entreprise sont les mots clés qui définissent la marque employeur de Sodebo. « En termes d'innovation, nous testons un outil de présélection via la plateforme Scoringline, qui s'appuie sur des mises en situation digitales », détaille Florence Dutay, chargée de recrutement.
- « Le bien-être au travail est un axe de développement, avec la création d'une crèche, de salles de pauses, le travail avec un ostéopathe, etc. L'intégration des nouveaux arrivants passe par un système de tutorat, un parcours d'immersion et une journée ludique au bout d'un an. Elle a pour but de faire partager nos valeurs de liberté, plaisir et partage. Par ailleurs, notre système de recrutement interne est en cours de révision avec la RH, les managers et les salariés concernés pour vérifier que la mobilité interne fonctionne bien. »