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    Actualité des IAA - Management

    Comment Danival embauche ses conducteurs sur leur état d'esprit

    FLORENCE JACQUEMOUD - RIA - n°788 - avril 2017 - page 79

    Peu importe le CV, les candidats doivent être fiables et avoir envie de travailler. Une sécurité pour un employeur qui recrute.
    RECRUTEMENT. Le manque de motivation d'un salarié pouvant induire des pertes sur les chaînes de production, Danival se fie avant tout à l'état d'esprit du postulant, quitte à le former.

    RECRUTEMENT. Le manque de motivation d'un salarié pouvant induire des pertes sur les chaînes de production, Danival se fie avant tout à l'état d'esprit du postulant, quitte à le former.

    Danival, qui élabore à Andiran (Lot-et-Garonne) des produits cuisinés biologiques, sucrés et salés, vendus uniquement dans les réseaux de magasins spécialisés, teste une nouvelle façon de recruter. « Notre entreprise est située en pleine forêt, loin de tout, et nous travaillons en 3 x 8, si bien que le recrutement n'est pas vraiment facile, explique Hélène Macheboeuf, la chargée de ressources humaines. Dans le Sud-Ouest rural, les gens aiment travailler à quinze minutes de chez eux, sinon c'est trop loin ! Ils sont difficiles à fidéliser et font le choix de l'intérim juste parce qu'ils ont besoin de gagner leur vie. Or le manque de motivation engendre parfois de la négligence et d'énormes pertes sur les chaînes de production. Si les ingrédients d'une préparation sont, par exemple, mal dosés, il faut tout jeter. D'un autre côté, on trouve des personnes qui ne sont absolument pas formées aux professions de l'agroalimentaire, mais qui sont très motivées, respectueuses de leurs collègues et qui ont envie de faire partie d'une équipe. C'est ce que nous recherchons. »

    Comprendre la personnalité des candidats

    L'entreprise Danival enregistrant 8 à 12 % de croissance par an, elle doit augmenter ses effectifs en conséquence, pour honorer ses commandes. Elle vient ainsi de recruter six conducteurs de ligne, en les choisissant selon ce principe de «<2006>l'état d'esprit ». « Nous avons vraiment besoin de plus en plus de personnes à des postes pérennes, poursuit Hélène Macheboeuf. Notre objectif est de ne pas perdre de temps et de sécuriser notre façon de recruter, en sélectionnant les candidats sur leur potentiel de fiabilité. »

    La première étape a été de déposer une petite annonce à Pôle emploi, qui a convoqué, début février, tous les demandeurs d'emploi intéressés pour une visite du site de production. Vingt-quatre candidats ont fait le déplacement. Ils ont tout d'abord été réunis pour une présentation de l'entreprise et un tour de table.

    « Je leur ai expliqué que je n'avais pas besoin de consulter leur CV, ni de savoir s'ils avaient de l'expérience, reprend la responsable RH. Je voulais juste connaître les raisons de leur candidature. Pas facile de "fouiller" dans la personnalité des gens ! »

    Les vingt-quatre personnes ont ensuite visité l'usine, en essayant de se projeter pour s'imaginer aux postes de travail. À ce stade, l'une d'elles a jeté l'éponge, ne supportant pas le bruit et la vitesse des machines.

    Une formation sur mesure

    Les vingt-trois candidats restants ont ensuite passé un examen d'aptitude avec Pôle emploi, qui a appliqué sa méthode de recrutement par simulation (MRS). « Ils devaient être en capacité d'appliquer une consigne, de la transmettre à leurs collègues et de retranscrire correctement des informations sur un document, précise Hélène Macheboeuf. Il n'est finalement resté que six personnes qui ont ensuite suivi une formation de trois semaines à l'hygiène et à la maintenance de premier niveau, chez Sud Management. »

    Cet organisme agenais possède une ligne de production factice, grandeur nature, qui aide à se familiariser, dans le calme, avec la mise en service des machines, la manipulation pour les changements de formats, le nettoyage, etc. C'est enfin le 20 mars que Danival a accueilli ses six nouveaux conducteurs de ligne. Reste à savoir si les nouveaux embauchés s'adapteront, dans la durée, au rythme de travail.

    Une transition en intérim

    - Les nouveaux conducteurs de ligne commencent à travailler en intérim pendant trois mois, afin de voir s'ils s'habituent au rythme de l'usine, qui tourne en 3 x 8, sept jours sur sept.

    - L'entreprise travaille pour cela avec l'agence d'intérim Armandie RH, à Nérac (47).

    - À la fin de cette période, la directrice des ressources humaines fera un point avec les nouvelles recrues pour voir si elles souhaitent passer en CDI. En cas d'incompatibilité, l'agence d'intérim pourra leur trouver d'autres contrats.

    - La formation des demandeurs d'emploi a été prise en charge dans le cadre d'une préparation opérationnelle à l'emploi collective (POEC).

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